Alors que la caméra parcourt les sous-sols mal entretenus de la Bibliothèque nationale, une lampe s'allume, un micro descend du ciel et une voix off commente :
"Les hommes ont peur d'être ensevelis sous tous les écrits alors, pour préserver leur liberté, ils construisent des forteresses. A Paris, c'est à la bibliothèque nationale que les mots sont emprisonnés. On y trouve tout ce qui s'imprime en France".
Salle des manuscrits, des périodiques, cabinet des estampes où sont conservées toutes les images gravées, lithographiées ou même photographiées. Musée aussi le cabinet des médailles ou le département des cartes et des plans.
Avec trois millions de volumes par siècle dorénavant, la BN s'enfonce perpétuellement plus avant dans le sol, elle s'élève plus haut dans le ciel. Il faut des catalogues et des mots clés pour les répertorier. A eux seuls, les périodiques génèrent chaque jour 200 kilos de papier. c'est adsn un journal que l'on retrouve le premier poème de Rimbaud publié. Qui sait ce qui demain témoignera le plus surement de notre civilisation ? (Mandrake ?!)
Ce qui entre à la BN provient de quatre sources : dons, achats, échanges et, le plsu important, le dépôt légal. Institué au XVIe, il oblige éditeurs et imprimeurs à livrer à la Nationale plusieurs exemplaires de chaque ouvrage publié. Mars de Jeannine Garane, publié chez petite planète, livre d'astrophysique entre à la Nationale. Vingt fiches le décrivant sont intégrées dans différents classeurs parmi des millions d'autres fiches. La salle des catalogues est le cerveau de la B. N. et permet de s'y retrouver dans les 100 km de rayonnages.
Fabuleux trésors de la BN : Harry Dickson, manuscrit des Goncourt, manuscrit indéchiffrable, les carnets intimes de Romain Rolland à n'ouvrir qu'en 1974 seulement, Le manuscrit des pensées de Pascal, ceux de Zola, les manuscrits géants de Victor Hugo, la mappemonde de Cabot. Tout est entrepris pour faire échec à la destruction des livres : l'athmosphère est surveillée et les livres parfois vaccinés.
Et tout cela pour que ces livres soient, ne serait-ce qu'une fois demandés. "De mémoire universelle, abstraite indifférente où les livres étaient entre eux, où ils bénéficiaient ensemble d'une attention aussi tendrement glacée que celle de Dieu pour les hommes. Et le voici choisi, préféré, indispensable à son lecteur, arraché à sa galaxie pour nourrir ces faux insectes dévoreurs de papier ; différents des insectes en ceci qu'ils sont attelés chacun à une besogne différente. Ici se préfigure un temps où toutes les énigmes seront résolues, un temsp où cet univers et quelques autres nous livreront leur clé. Et cela simplement parce que ces lecteurs, assis devant leur morceau de mémoire universelle auront mis bout à bout les fragments d'un même secret qui a peut-être un très beau nom, qui s'appelle le bonheur"
Le film préfigure L'année dernière à Marienbad avec ses longs couloirs labyrinthqiues et ses étranges occupants. Goût de Resnais pour les bandes dessinées "Qui sait ce qui, demain, témoignera le plus surement de notre civilisation ?" s'interroge la voix off et la caméra semble lui répondre en filmant les bandes dessinées de Mandrake. Et, parmi les fabuleux trésors de la BN : Harry Dickson, à égalité avec Pascal, Hugo ou Zola.