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Raconté par Satyajit Ray, le film commence par le cortège funèbre de Rabindranath Tagore. Après avoir brièvement évoqué Calcutta, le documentaire explique la lignée de Tagore, en commençant par Dwarkanath Tagore. Alors que le documentaire évoque l'association du fils aîné de Dwarkanath Tagore, Debendranath Tagore, avec un réformateur religieux, social et éducatif indien, Raja Rammohun Roy, et présente certains de ses quatorze enfants, il passe à la naissance de Rabindranath Tagore, affectueusement appelé « Robi ». Le film raconte ensuite les premiers jours d'école de Robi, son voyage dans le nord de l'Inde avec son père, la publication de son premier poème dans le magazine de son père et sa tentative ratée d'études supérieures à Londres.
Le documentaire présente quelques scènes du premier drame-opéra de Tagore, Valmiki Pratibha (Le génie de Valmiki), où il utilise la musique classique occidentale ainsi que des chansons basées sur le Raga pour raconter l'histoire du sage Valmiki et où il joue lui-même le rôle principal.
Évoquant son mariage avec Mrinalini Devi, le documentaire explique son objectif de créer une nouvelle école à Santiniketan et son système éducatif différent, la mort de sa femme et de ses enfants dans un court laps de temps et son association au mouvement d'indépendance indien. Il raconte ensuite la visite de Tagore en Angleterre en 1912 où son recueil de poèmes, Gitanjali, traduit en anglais est présenté au peintre anglais William Rothenstein, qui le montre à son tour au poète irlandais W. B. Yeats. Cela concourt à la publication du recueil Gitanjali en Angleterre et vaut à Tagore le prix Nobel de littérature en 1913 et le titre de chevalier en 1915.
Tout en présentant la création de l'université Visva-Bharati par Tagore, le documentaire mentionne sa renonciation à son titre de chevalier, en réponse au massacre de Jallianwala Bagh en 1919. Il documente également son voyage à travers le monde pour collecter des fonds pour son école, ses peintures et son 70e anniversaire où un livre, Le Livre d'or de Tagore, est publié avec les témoignages d'intellectuels du monde entier, dont le dramaturge français Romain Rolland, le physicien théoricien allemand Albert Einstein, le poète grec Kostis Palamas, le polymathe indien Jagadish Chandra Bose et le leader politique indien Mohandas Karamchand Gandhi.
Le documentaire se termine en évoquant les derniers jours de Tagore, son dernier message au monde La civilisation en crise et sa mort dans sa ville natale à l'âge de 80 ans le 7 août 1941.
Ray commence à travailler sur ce film au début de 1958. Tourné en noir et blanc, le film sort pendant l'année du centenaire de la naissance de Rabindranath Tagore, né le 7 mai 1861. S'il utilise beaucoup d'achives filmées, la première partie recourt à des acteurs pour figurer le père et le frère de Rabindranath Tagore ainsi que l'enfance de celui-ci.
Ray évite les aspects controversés de la vie de Tagore afin d'en faire un portrait officiel du poète. Bien que Tagore soit connu comme poète, Ray n'a utilisé aucune poésie de Tagore car il n'était pas satisfait de la traduction anglaise et pensait que « cela ne ferait pas bonne impression si on le récitait » et que les gens ne considéreraient pas Tagore comme « un très grand poète », sur la base de ces traductions.
Satyajit Ray déclare à propos du documentaire dans sa biographie Satyajit Ray: The Inner Eye de W. Andrew Robinson que « dix ou douze minutes de ce documentaire sont parmi les choses les plus émouvantes et les plus puissantes que j'ai produites ».
Tagore est le premier non-Européen à remporter le prix Nobel de littérature en 1913. La première strophe de l'hymne Brahmo de Tagore, en cinq strophes, a été adoptée comme hymne national de l'Inde, « Jana Gana Mana ». Les dix premières lignes d'une autre chanson de Tagore, « Amar Shonar Bangla », ont été adoptées en 1972 comme hymne national du Bangladesh. Par ailleurs, l'hymne national du Sri Lanka, « Sri Lanka Matha », a été écrit et composé par l'étudiant de Tagore, Ananda Samarakoon.
L'Academy Film Archive a réussi à restaurer le film bien que sa copie originale se soit avérée gravement endommagée.