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Se souvenir d'une ville

2023

Avec : Jean-Gabriel Périot, Nedim Alikadić, Smail Kapetanović, Dino Mustafić, Nebojša Šerić-Shoba, Srđan Vuletić. 1h48.

Pendant quatre ans, les habitants de Sarajevo ont résisté au siège de leur ville. Ils ont survécu et se sont bricolés un quotidien malgré les bombes et les privations. Sur le front ou à l’arrière, de jeunes cinéastes mobilisés se sont mis à filmer. Des images pour témoigner, sauvegarder des moments de leurs vies ou simplement se distraire et échapper à leur vie de soldat. 30 ans après, ils partagent avec nous leurs films, leur expérience du siège et leurs questions sur l’avenir. Quand les nationalistes bosno-serbes ont bouclé la ville, l’armée de Bosnie-Herzégovine n’existait même pas. Il n’y avait que la police locale comme institution de défense. La résistance s’est organisée en quelques heures, dans un chaos terrible et sans aucun professionnalisme. Mais, malgré leur armement lourd, les Bosno-Serbes n’ont jamais réussi à entrer dans la ville

Jean-Gabriel Périot a identifié une dizaine de jeunes gens, de 16 à 25 ans, mobilisés dans l’armée qui ont filmé dans Sarajevo assiégée. Certains ne voulaient pas revenir sur leurs années de guerre. D’autres ont partagé des expériences de production assez similaires et il ne lui semblait pas pertinent d’interviewer chacun d’eux. Au final, il a travaillé avec cinq réalisateurs : Nedim Alikadić, Smail Kapetanović, Dino Mustafić, Nebojša Šerić-Shoba et Srđan Vuletić. Comme dans Une jeunesse allemande, le film interroge ce que serait « l’acte » de filmer en s’intéressant à des cinéastes qui, face à l’expérience de la violence, ont eu à prendre la décision de continuer ou d’arrêter de faire des films. Pourquoi faire des films à un moment où ce sont les armes qui parlent ?

Travailler l’histoire permet de la réactiver au présent, de la faire résonner avec les évènements contemporains aux spectatrices et aux spectateurs. Il est par exemple impossible, en voyant aujourd’hui ces images du siège de Sarajevo, de ne pas se projeter à Gaza, en Ukraine ou dans toute guerre asymétrique contemporaine. Il faut les regarder pour se rendre compte de l’horreur que des êtres humains sont capables d’imposer à d’autres, mais il faut aussi le faire car ces films traduisent la force de vie et d’espérance de leurs auteurs. Même dans les ombres de l’histoire la plus crue, on peut, on doit, trouver une place pour l’optimisme.

Source : Dossier de presse.

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