Vittorio, dit Accattone (le mendiant) est un proxénète amateur, de banlieue, hargneux, hypocrite et névrosé, qui s'est contenté de prendre la place d'un napolitain, Cicio, après l'avoir probablement dénoncé pour ses activités. Il survit grâce aux deux femmes ainsi volées qu'il est censé protéger : Nannina, l'épouse esclave aux multiples enfants pour le gîte et le couvert, et surtout Maddalena, la gagneuse qui fait le trottoir. A la suite d'un réglement de comptes avec une bande rivale, celle-ci est emprisonnée. Privé de moyen d'existence, Accattone crève la faim. Il va trouver dans un bidonville, sa femme Ascenza, qu'il a abandonné avec un enfant. Elle le chasse. Il séduit alors Stella, une fille naïve et décide de l'ammener à se vendre. Elle cède, mais il se rend compte qu'il est amoureux d'elle, et veut changer de vie.
La description des bidonvilles romains et l'histoire, tirée d'un roman de Pasolini, appartiennent au néoréalisme. Le rêve d'Accattone et une esthétique basée sur des images très blanches, accompagnées par la musique de Bach font par contre référence au cinéma de poésie cher à Pasolini.
A la fois fasciné et rebuté par le mal et la violence, Pasolini a traité cet itinéraire tragique d'un souteneur comme une quête éperdue de pureté. Une pureté inaccessible.