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Le
chômage, la divergence des intérêts de leurs nations, la
différence des langues et des mentalités, font des mineurs français
et allemands des étrangers... et des ennemis en puissance.
Trois mineurs allemands se rendent au bal du Kursaal du dimanche soir. Tous trois s'attablent et commandent bières et petits verres. Ils regardent les couples danser. Kasper, quelque peu éméché, invite une jeune fille, Françoise, à danser. Celle-ci refuse ; Kasper s'emporte et se querelle avec Émile, L'ami de Françoise. Les deux camarades de Kasper le calment et quittent avec lui l'endroit.
Au petit matin, chacun reprend "ses" occupations. Jean, frère de Françoise, et Émile sont à la mine, tandis que Françoise se prépare à prendre le train pour quitter ce monde qui a déjà entraîné son père dans la tombe.
Soudain une explosion retentit dans la mine. C'est la catastrophe. Toute la population du village se précipite vers les lieux, tandis que Françoise descend du train, alarmée par le bruit de la déflagration. De l'autre côté de la frontière, après maintes tergiversations, des mineurs allemands forment une équipe de sauvetage et se dirigent vers l'endroit du drame.
Pour
sa part, Kasper et ses deux compagnons tentent l'impossible ; depuis leur
galerie, à la recherche d'éventuels rescapés, ils s'infiltrent
dans la mine française après avoir arraché la grille
symbolisant la frontière. Plusieurs vies sont sauvées, mineurs
français et allemands réunis célèbrent l'événement
dans l'allégresse et la fraternité. Mais déjà,
la grille séparant le boyau abattue par Kasper, se dresse à
nouveau au fond de la mine...
Le scénario est inspiré par un fait divers historique. En 1906,
au moment de la catastrophe de Courrières, des mineurs allemands étaient
venus de Wesphalie au secours des mineurs français. Mais la signification
de cette histoire, située et tournée en 1931, est différente.
A l'idée de la solidarité ouvrière s'ajoute celle d'une
fraternité ftranco-allemande, douze ans après 1918 et la défaite
de l'Allemagne. La traduction du titre allemand "camaraderie", en
rend d'ailleurs bien compte.
Pabst ne sacrifie guère aux attraits spectaculaires du coup de grisou et de la catastrophe minière. Il introduit un dbat idéaliste sur l'union nécéssaire des peuples français et allemands. Son film fut, autant pour cela que pour le réalisme du style (scènes quasi documentaires même dans la reconstitution en studio du fond dela mine, comédiens parlant leur langues respectives) un évènement dans l'histoire du cinéma européen d'alors.