Dans un village africain, il est le temps du rituel ancestral de l'excision, considéré comme une purification des femmes. Collé Ardo, seconde épouse de Bathily, un notable du village a, sept ans auparavant, refusé de faire exciser sa fille. Ce matin-là, quatre fillettes se prosternent à ses pieds : elles ont échappé aux exciseuses et lui demandent protection. Celle-ci accepte et leur accorde ainsi le Moolaadé, un droit d'asile qui peut entraîner la malédiction sur quiconque le violera. Pour le proclamer, elle tend quelques fils de couleur à travers l'entrée de sa cour.
Dans le village, le conseil des hommes est révolté : Collé remet en cause leur position et une somme de traditions ancestrales. Deux des enfants qui ont refusé l'excision ont préféré fuir le village plutôt que de se réfugier chez Collé. On apprend bientôt qu'elles se sont jetées dans le puits plutôt que d'être reprises. Le chef ordonne que l'on comble le puits.
Refusant de plier, Collé ne faiblit toujours pas et compte bien tout faire pour éradiquer la barbarie que représente l'excision. Pour que les femmes retournent à leur ancienne servitude, les hommes du village les privent de leurs postes de radio, par lesquels elles ont appris que le grand imam de la mosquée Al Ahzar condamnait l'excision. "Mercenaire", le marchand ambulant a demi-escroc qui apporte pain rassis, fripes et ustensiles de cuisine au village doit bientôt choisir son camp. Il essaie sans succès de convaincre Ibrahima, l'immigré revenu au village avec "toute la richesse de la France" de ne pas revenir sur sa décision d'épouser Amsatou qui lui a été imposée par son père.
Collé est flagellée publiquement par son mari. Mercenaire qui l'a défendue est assassiné. Le Moolaadé est terminé, les radios brûlent.
Les femmes viennent cependant soutenir Collé. L'une d'elle à perdu sa fillette qu'elle a fait exciser profitant de l'agitation due à la flagellation de Collé. Une rage froide saisit les femmes qui s'en viennent protester devant les hommes.
Collé, Hadjatou puis leur mari Bathily, penaud d'avoir frappé sa femme sous la pression parvienne cependant à triompher avec l'appui des femmes scandalisées par la flagellation, la perte de leur radio et la mort sous l'excision de la plus jeune des petites filles. Plus jamais l'excision n'aura lieu dans le village. Ibrahima, qui avait un temps rejoint le camp des petits roitelets traditionalistes succombe au charme rebelle d'Amsatou. Au fait du village, ce n'est plus l'uf d'autruche qui surplombe la mosquée qui se dresse le plus haut mais une antenne de télévision.
Dans le plan final, la modernité a fini par triompher mais le ciel est obscurci par les fumées des radios qui flambent. Pour aboutir à ce plan, Ousmane aura largement travaillé la configuration des lieux, enrichi la psychologie des personnages, fait évoluer les relations entre eux et écrit une dramaturgie pleine d'ellipses et de raccourcis.
Cette dramaturgie très élaborée s'accompagne dans ses moments les plus émouvants d'indices visuels qu'Ousmane laisse au spectateur le soin de décrypter et ainsi d'anticiper sur une situation nouvelle qui se fait progressivement jour.