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Jarhead- la fin de l'innocence

2005

Voir : photogrammes

(Jarhead). Avec : Jake Gyllenhaal (Anthony Swofford), Peter Sarsgaard (Troy), Jamie Foxx (Le sergent-chef Sykes), Evan Jones (Fowler), Lucas Black (Kruger), Laz Alonso (Escobar), Rini Bell (Rini, la soeur de Swofford), Becky Boxer (La femme de Dettman). 2h03.

Été 1990. Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaires, vient tout juste de fêter son vingtième anniversaire lorsqu'il est envoyé dans le désert saoudien. La Guerre du Golfe vient d'éclater, son bataillon de Marines est parmi les premiers à se déployer dans cette aride et immense étendue de sable. Pour ces jeunes déracinés, gavés d'images et de phraséologie guerrières, ivres de rock et de bière, commence alors la longue et dérisoire attente d'un ennemi fantôme.

La première partie durant l'entraînement de Swofford en Amérique rappelle Full metal Jacket. Le point d'orgue est la séance de cinéma du 2 août 1990, jour de L'invasion du Koweït par l'Irak, durant laquelle est projetté Apocalypse Now qui, pour ces soldats, rend mythique la guerre du VietNam. Swofford regrettera ensuite, lorsqu'il entendra vrombir les hélicoptères au-dessus du Sahara diffusant la chevauchée des walkyries, qu'ils n'aient pas été capables d'inventer leur musique pour cette guerre.

Au Koweït c'est un extrait de Voyage au bout de l'enfer sur une télévision auxquels ont droit les soldats. Ce rétrécissement de la perspective est rendu plus cruel encore par le fait qu'il s'agissait d'un piège tendu par la femme de Dettman se filmant faisant l'amour pour bien montrer à son mari qu'il est cocu lui aussi. "Welcome to the suck" avait affirmé à Swofford son coéquipier Troy qui ne vit que pour l'armée et qui en sera pourtant chassé pour avoir menti sur son casier judiciaire.

La préparation aérienne (16 janvier-février 1991), première phase de l'opération Tempête du désert aboutit à tuer des innocents qui fuient ou à des "tirs fraternels" euphémisme utilisé pour parler des tirs sur ses propres troupes. L'offensive des 100 heures ("4 jours 4 heures une minute, c'était ma guerre") avec le sabotage des puits de pétrole par les soldats irakiens (25-28 février 1991) l'exhumation d'un corps de soldat irakien par Fowler et le tir interdit sur les deux militaires irakiens dans la tour de contrôle de l'aérodrome Al-Jabar se termine par un" fête déjantée qui rappelle aussi Apocalypse Now.

Très beau plan final qui dit l'impossibilité d'oublier la guerre avec un panoramique à 360 degrés et un trucage sur la partie gauche de l'écran faisant apparaître les compagnons de Swofford éternellement dans le désert

Jean-Luc Lacuve le 14/02/2010

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