Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

12 years a slave

2013

Genre : Drame social

Avec : Chiwetel Ejiofor (Solomon Northup), Michael Fassbender (Edwin Epps), Benedict Cumberbatch (Ford), Paul Dano (Tibeats), Garret Dillahunt (Armsby), Paul Giamatti (Freeman), Scoot McNairy (Brown), Lupita Nyong'o (Patsey), Brad Pitt (Bass). 2h14

Solomon est esclave dans une plantation. Il tente d'écrire mais son substitut d'encre ne fonctionne pas ; plusieurs flashes de sa vie d'esclave lui reviennent. Il travaille dans une plantation de cannes à sucre et se souvient :

1841. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l'État de New York, est un musicien reconnu qui vit bourgeoisement avec sa femme, Anne, et leurs enfants Alonzo et Margaret. Deux hommes se présentant comme propriétaires d'une troupe de cirque le convainquent de se rendre à Washington pour un engagement de quinze jours. Là, il est enlevé et vendu comme esclave au Sud.

Freeman le vend à maitre Ford. Solomon nettoie la rivière et, habile charpentier, se fait offrir un violon mais suscite la haine de Tibeats, le contremaitre. Quand celui-ci croit pouvoir le fouetter, Solomon se révolte et lui administre une correction. Il revient se venger mais et arrêté par Chapin, l'intendant qui laisse Solomon haleter au bout d'une corde une journée entière. Ford, pour le protéger, le vend à Edwin Epps.

Edwin Epps dédaigne sa femme au profit de la jolie Patsey. Il est jaloux du planteur voisin, Shaw, qui a aussi une femme noire pour compagne. Lorsque la maladie gagne son coton, Edwin Epps prête ses esclaves au planteur de cannes à sucre, Brown.

De retour chez Edwin Epps, Solomon tente de faire passer une lettre par Armasby, un blanc qui a accepté l'état de servitude temporaire pour se défaire l'alcool qu'il prenait pour oublier qu'il fouettait les noirs. Armasby trahit Solomon qui sauve sa vie en niant les faits devant Edwin Epps. Celui-ci, de plus en plus fou, fait fouetter au sang Patsey, coupable d'avoir été chercher du savon chez Shaw.

Solomon rencontre un abolitionniste canadien, Bass, qui lui fait délivrer un certificat de libération. Le sheriff le reconduit chez lui.

1853. Solomon retrouve sa famille. Margaret est mariée et a un enfant. Il leur demande pardon de son imprudence, comme si c'était de sa faute qu'un tel malheur se soit abattu sur eux. Sa famille, en larmes comme lui, le réconforte.

La totale empathie de Steve McQueen avec son sujet est incontestable mais sa transformation en œuvre d'art arty indispose. Narrativement peu intéressant, politiquement sans intérêt (plus personne n'est pour l'esclavage et aucune allusion aux temps actuels n'est repérable), le film retient l'attention par ses seuls et maigres partis pris plastiques. Plans longs sur la pendaison, images sulpiciennes des supplices (brutalité des petits blancs, dos déchiré de Patsey), flash-back aux points d'entrée et de sortie voyants (dans le champ de cannes à sucre au milieu de la forêt de tiges) ou la lettre brûlée exhibant son rougeoiement sur fond noir ou bien encore les beaux paysages de Louisiane.

On en vient aussi à se demander si ce qui intéresse le réalisateur c'est l'esclavage ou le fait que la condition de Solomon est d'autant plus dure qu'il a été libre et qu'il doit endurer des névroses individuelles qui n'ont rien à faire avec son existence de bon père de famille. Le film se transforme ainsi petit à petit en une suite de situations violentes et tragiques (et pour tout dire pénibles) qui ne se conceptualisent ou ne s'incarnent jamais dans le grand sujet de l'esclavage.

Jean-Luc lacuve le 28/01/2014.

Retour