Jerry et Lucy Warriner viennent de se séparer et leur divorce doit être officiellement prononcé dans quatre-vingt-dix jours. "Mr Smith" le chien du couple est confié pour l'instant à Lucy. Celle-ci fait la connaissance de Daniel Leeson que lui présente Tante Patsy. Ils sortent ensemble alors que Jerry est vu en compagnie d'une danseuse quelque peu déshabillée, Dixie Belle Lee.
Jerry n'hésite pas, pour paraître magnanime, à "confier" son ancienne femme à Mrs Leeson, la mère de Daniel. Cette dernière est alors frappée par la noblesse de la conduite de Jerry et elle ignore que tout ceci n'est qu'une habile mise en scène de Jerry qui, amoureux de sa femme, est décidé à reconquérir par tous les moyens possibles son amour.
De son côté, Lucy n'a jamais cessé d'aimer Jerry. Elle décide de ne pas épouser Daniel contrairement aux espoirs qu'elle lui avait donnés, et elle voudrait qu'Armand Duvalle, son professeur de chant, confirme à Jerry qu'il n'y a absolument rien entre eux.
Mais Jerry sort avec la séduisante Barbara Vance. Est-ce le grand amour ? Lucy se rend alors chez les parents de Barbara. Elle s'y fait passer pour la soeur de Jerry et affiche une conduite scandaleuse.
Lucy et Jerry comprennent alors qu'ils sont faits pour vivre ensemble et ne jamais se quitter.
L'une des plus célèbres comédies américaines d'avant-guerre et le film le plus connu de McCarey pour cette période.
Au cours d'un marivaudage destiné à souligner la force du lien conjugal, McCarey se livre à une suite de variations et d'arabesques sur le désir frustré, le dépit amoureux et la jalousie que les deux ex-époux éprouvent encore l'un vis-à-vis de l'autre pendant la période de quatre-vingt-dix jours qui les sépare de la date effective de leur divorce. La plupart des scènes visent à mettre un des deux protagonistes mal à l'aise, cependant que l'autre triomphe avec une satisfaction non dissimulée jusqu'à ce qu'il se retrouve à son tour dans la situation d'être brocardé par son "adversaire".
Avec une finesse et une élégance sans pareilles McCarey tire parti d'éléments extérieurs à l'action (par exemple le chien M. Smith) de situation de vaudeville (mais le film dans son ensemble n'est pas un vaudeville) ou bien encore de ces astuces inventées par l'un des protagonistes pour démonter et désespérer l'autre. Ces éléments, situations, astuces changent et se renouvellent dans chaque séquence tout en évitant l'écueil de la discontinuité, notamment par un emploi savant des plans très longs.