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Sonia
est professeur de français dans un collège difficile. Confrontée à la difficulté
d’enseigner et au départ de son mari, elle est au bord de la dépression nerveuse.
Le jour où elle découvre un revolver dans le sac d’un de ses élèves, elle
s’en empare : dans la confusion, un coup part et blesse l’élève à la jambe.
Son dérapage la propulse, malgré elle, dans une véritable prise d’otages : intervention policière et politique, panique des parents, réactions du proviseur et des autres professeurs, arrivée en force des médias… À la faveur de ce huis-clos, les masques tombent. L’extérieur s’invite à l’intérieur...
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Traité
sur le ton de la comédie durant les trois-quarts de sa durée,
le film, implacable envers le dévoiement des principes de l'école
publique laïque, ne cherche pas la réconciliation et s'enfonce
logiquement dans la tragédie durant le dernier quart d'heure.
Le premier plan, tout inondé de rouge, avait déjà annoncé le programme. La charge est féroce pour tous les acteurs. La ministre reste enfermée dans sa fonction. Les discours de l'amateurisme multiculturel, le délégué syndical avec le Coran et le professeur d'espagnol avec la musique, ne sont que des leurres qui empêchent de voir les stratégies de détournement mises en place par les élèves et qui nécessiteraient un traitement collectif.
Le principal du collège et le gendarme Labouret sont à la fois les plus comiques et les plus chargés. C'est eux qui assurent un contrepoint parfaitement réussi au huis clos. Jean-Paul Lilienfeld dépouille ces deux personnages tragi-comiques des protections de leurs fonctions pour leur faire quitter la scène sur un constat d'impuissance pour l'un (autant avoir des incontrôlables que l'on connaît, ne pas être trop mal noté pour que le collège ne le soit pas lui-même et n'attire plus les bons élèves) et par un dépouillement absolu pour l'autre (le GIGN en slip).
La séquence de conclusion, sobre et tragique, rend un hommage bienvenu à son personnage principal, brillamment interprété par Isabelle Adjani.
