Maxime Duchemin, éleveur industriel de porcs en système hors sol, a monté sa porcherie avec un plan de financement alléchant.
Il pensait pouvoir sacquitter facilement des remboursements. Mais avec le temps, tout ne va pas pour le mieux. En effet, cinq ans plus tard, les dettes, les ennuis, les déceptions et les frustrations accumulées le plongent dans le plus grand désarroi. La colère et le dégoût lui font perdre pied. Ecoeuré, les gestes répétitifs du travail quotidien, marqués par une proximité permanente avec la bête, finissent par aiguiser autant sa rage que ses fantasmes. Les gestes simples du travail quotidien le ramènent à ses fantasmes, la castration, la mutilation, lunivers concentrationnaire de lélevage.
Un film sur l’univers concentrationnaire de l’élevage comme métaphore de la tyrannie du capital et, pour nombre de commentateurs, un des chefs-d’œuvre de la période.
En 1979, poussé par Jean Rouch, et dans le cadre dune thèse de doctorat en cinématographie, Jean-Louis Le Tacon tourne en super 8, avec Thierry Le Merre, Cochon qui sen dédit. Prix Georges Sadoul 1980, le film traite de lunivers concentrationnaire de lélevage industriel. Il est la plus impitoyable des métaphores, celle dun capitalisme désormais considéré comme une pure porcherie. Prémonitoire, Jean-Louis le Tacon clôture par ce pamphlet, chef duvre de la période, la grande histoire du cinéma militant français des années 1970.
Coréalisé avec Thierry Le Merre. Super 8. 0h37.