Mabuse, devenu fou, est interne dans un hôpital psychiatrique. Par l'intermédiaire de Baum, directeur de l'asile qu'il tient sous son pouvoir hypnotique, Mabuse parvient à créer un gang activiste : une organisation de malfaiteurs qui commettent de nombreux crimes.
Le commissaire Karl Lohmann, bon vivant et personnage fort sympathique, réussira après divers événements à vaincre le réseau grâce à l'aide d'un jeune couple. Après bien des péripéties, Mabuse meurt. Le docteur Baum arrêté deviendra fou à son tour et sera enfermé.
Dans un décor de masques primitifs et de tableaux de facture expressionniste, le fantôme de Mabuse (voir : film de 1922)dicte à un directeur d'asile le programme de l'empire du crime qui est un résumé de la stratégie nazie de la conquête du pouvoir :
"L'âme des hommes doit être effrayée jusqu'au plus profond d'elle-même par des crimes inexcusables et apparemment absurdes ; car le but ultime du crime est d'instaurer le règne absolu du crime, de créer un état total d'insécurité et d'anarchie fondé sur la destruction des idéaux d'un monde condamné au naufrage. Quand les hommes envahis par la terreur du crime seront devenus fous d'épouvante et d'effroi, quand le chaos sera la loi suprême alors sera venue l'heure de l'empire du crime "
Ce sera le dernier film allemand de Lang, interdit par Goebbels qui reconnait dans le personnage métaphysique de Mabuse une volonté de puissance tournée vers la destruction alors que sortent de la bouche de Baum, devenu fou, des phrases entières du programme national-socialiste.
Le style de Lang culmine dans la construction d'une architecture plastique qui tresse autour des personnages la toile arachnéenne d'un destin fatal.
En 1960, Lang reprendra une troisième et dernière fois le personnage de Mabuse dans Le diabolique docteur Mabuse, film testamentaire et glacé ouvrant symboliquement, avec un grand pessimisme, sur l'ère de l'audiovisuel triomphant et sur les nouvelles formes technologiques de l'emprise du Mal.
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