Peters, un condamné à mort, est exécuté sur la chaise électrique. C'est une nouvelle victoire pour le procureur Thompson qui veut se faire élire gouverneur en se montrant impitoyable. Austin Spencer, directeur d'un grand journal, est en revanche un adversaire acharné de la peine de mort. Il a invité le romancier Tom Garrett, fiancé à sa fille Susan, pour assister à l'exécution. Spencer estime qu'aucune preuve n'a été produite et que c'est l'art du procureur qui a transformé les présomptions en conviction des jurés. Spencer fait remarquer que six états n'appliquent pas la peine capitale mais rien ne semble vouloir faire changer d'avis le procureur.
Susan et Tom vont dans l'appartement de celui-ci et se quittent quand le téléphone sonne. Susan remarque que Tom n'a jamais de briquet et lui en offre un le soir même. Tom n'a écrit qu'un livre et son éditeur veut qu'il remette rapidement le second. Il annonce donc à Susan qu'il veut repousser le mariage pour se consacrer entièrement à l'écriture. Tom songe à une fiction sur la peine capitale mais Austin préférerait que quelqu'un dont il soit certain de l'innocence soit arrêté et jugé coupable d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Tom fait remarquer qu'il faut qu'il n'y ait pas de suspect. Un innocent pourrait fabriquer des preuves qui entraineraient son arrestation, son procès et sa condamnation.
Quand une danseuse, Patty Gray, est retrouvée étranglée avec un bas dans un ravin. Austin envoie son journaliste, Charlie Miller, auprès du lieutenant Kennedy qui n'a aucun suspect. Il s'étonne même que, chez Patty Gray, il n'y plus aucun document ou empreinte permettant d'en trouver. La colocataire indique être partie quinze jours avant alors que Patty avait sur elle beaucoup d'argent. Une de ses collègues affirme qu'un homme est venu le soir du crime et qu'il portait un costume de tweed gris, un chapeau marron et fumait la pipe.
Tom achète un costume de tweed gris et fréquente Dolly Monroe qu'il invite au Continental. La photo est reproduite dans le journal qui ironise sur les fiançailles de l'écrivain avec Susan. Celle-ci, fâchée, rompt. Austin et Garret vont jeter le briquet offert par Susan sur les lieux du crime en prenant soin de faire une photo. Et Tom déclenche les soupçons de Terry. Dolly prévient Kennedy.
L'affaire réussit : Garrett est arrêté, jugé et va être condamné pour le meurtre d'une jeune entraîneuse.
Le jour du verdict, Spencer sort de chez lui en voiture pour se rendre au tribunal.
Mais un stupide accident a lieu : sa voiture prend feu. Avec Spencer, qui périt dans l'incendie, disparaissent également toutes les preuves de l'innocence de Tom. Il est condamné à mort.
Susan cherche fébrilement à sauver son fiancé. Le jour de l'exécution, elle parvient à trouver enfin l'indice déterminant qui prouve la supercherie montée par son père. L'exécution est suspendue. Mais au cours d'une entrevue avec Susan, Tom commet une imprudence et cite un prénom qu'il n'aurait jamais dû connaître, Emma. Celui de celle qu'il avait épousée trop jeune et dont il croyait s'être débarrassé par un divorce avant qu'elle ne revienne après le succès de son premier livre. Et l'horrible vérité éclate aux yeux de Susan : Tom avait profité de l'idée d'Austin pour assassiner en toute impunité sa femme qui le faisait chanter. Il est exécuté.
Comme tout film avec un retournement de situation final totalement inattendu, il convient de revoir le film une seconde fois pour en mesurer la force.
Le format 2.0 du SuperScope de la RKO est cette fois préférable au format 1.37 dans lequel le film a été tourné. Fritz Lang s'est adapté cette fois au procédé qu'il ne contrôlait pas pour La cinquième victime, son film précédent.