Pas de plus grand amour Mandchourie du Sud, 1943, l'Occupation japonaise. Kaji et sa fiancée Michiko travaillent tous deux pour la Société Sidérurgique de Mandchourie du Sud. Apprenant qu'il peut être exempté de service militaire s'il remplit une mission dans une usine, Kaji accepte, et se marie avec Michiko, qui a décidé de le suivre. Kaji est un idéaliste humaniste, qui en fait est contre la guerre menée par l'Armée Impériale en Chine, et tente de traiter humainement les ouvriers chinois de la mine, considérés comme des esclaves par les militaires. Mais il se heurte rapidement à la brutalité du surveillant en chef Okazaki, qui tente de s'enrichir sur le dos des malheureux chinois.
Malgré l'appui de son collègue Okishima, et de son assistant
chinois Chen, Kaji a la vie dure. Les choses s'aggravent encore lorsque l'on
confie six cent prisonniers de guerre mourant de faim à Kaji, dans
un "camp spécial", pour augmenter la production de 20 %.
Pour "stimuler" les nouveaux venus, la direction leur envoie des
filles de joie, dont l'une, Yang Chun Lan, tombe amoureuse de Kao, un jeune
chinois prêt à mener les autres à la révolte.
Après plusieurs tentatives d'évasion avortées, où Chen meurt en se jetant sur des barbelés électriques, Kaji finit par être jeté en prison pour s'être interposé alors qu'un policier militaire allait décapiter des prisonniers. Après plusieurs jours de captivité et d'interrogatoires, Kaji est libéré, mais c'est pour être incorporé à l'armée...
Le chemin de l'éternité. Affecté à une unité de l'Armée Impériale du Kwangtung, Kaji est méprisé et maltraité par ses supérieurs, à cause de ses tendances "gauchisantes". Cependant, le capitaine, sachant que la compagnie va bientôt être envoyée vers la frontière, permet à Michiko de passer une nuit avec Kaji. Au cours d'une marche forcée dans la contrée désertique qui entoure le camp, trois hommes s'écroulent d'épuisement, et sont ensuite battus pour avoir " déshonoré " la compagnie. L'un d'eux, le soldat Obara, est plus particulièrement humilié, et finit par se suicider une nuit dans les latrines préférant la mort à l'humiliation. Plus tard, lorsque les Allemands ont capitulé, les troupes soviétiques se retournent contre les Japonais, et l'unité de Kaji est anéantie par les blindés, contre lesquels ils n'ont que des fusils et des mitraillettes. Après le carnage, Kaji, qui a assisté d'une cachette à la mort d'un de ses compagnons devenu fou, et a dû en étrangler un autre qui menaçait de le faire découvrir, sort pour partir à la recherche de survivants éventuels, mais aucune voix ne lui répond.
La prière d'un soldat. Hagards et démoralisés, Kaji et une poignée de rescapés se frayent un chemin vers la Mandchourie du Sud, seule issue possible devant le déferlement des troupes soviétiques. Kaji et deux autres soldats avancent sans but réel, ne cherchant qu'à fuir la mort ou la captivité, et sont rejoints par des réfugiés civils, dont quelques femmes. Kaji retrouve aussi un ancien compagnon d'hôpital, Tange, qui avait subi avec lui les brimades du capitaine Nagata. Tange pousse Kaji à se rendre aux troupes ennemies, mais ce dernier tient bon, car il pense encore pouvoir retourner en arrière et retrouver sa femme Michiko. En route, la petite bande trouve un village où il y a encore de la nourriture : mais une des filles qui les suivait, Ryuko, tombe aux mains des ennemis et finit par être violée et tuée. Devant l'avance irrésistible des soviétiques, Tange se rend, puis Kaji et ses derniers fidèles sont faits prisonniers, après avoir échappé à un feu allumé dans un champ de blé, où a péri le caporal Hironaka.
Dans le camp de prisonniers soviétiques, Kaji se rend compte par la force des choses que ses opinions et idéaux "socialistes" relèvent de l'utopie par comparaison avec l'implacable réalité. Comme dans l'armée japonaise, non seulement ses arguments, pour un meilleur traitement des prisonniers de guerre, sont rejetés par les Russes, mais il se trouve en outre affecté à un groupe de travail forcé pour les avoir exprimés. Il parvient tout de même à s'évader, et commence une très longue marche épuisante, afin de retrouver Michiko. Dans un paysage désolé, luttant continuellement contre le froid, la neige et le vent, il s'écroule et se relève sans cesse, en serrant contre lui une petite galette de riz, qui est comme un gage de fidélité envers sa femme. Mais, à la fin, il ne parvient plus à se relever, et se laisse lentement ensevelir sous la neige...
(Ningen no joken), en trois parties (I. Pas de plus grand amour ; II Le chemin de l'Eternité ; III. La prière d'un soldat).