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Zatoichi

2003

Genre : Aventures

Avec : Takeshi Kitano (Zatôichi), Tadanobu Asano (Gennosuke Hattori), Yûko Daike (Okinu), Taka Gatarukanaru (Shinkichi). 1h56.

Japon, 19ème siècle. Zatoichi, voyageur aveugle, gagne sa vie comme masseur et joueur professionnel. A ses heures perdues, il manie le sabre. Extrêmement agile, il est d'une rapidité sans égale et neutralise sans problèmes tous les adversaires qui se mettent en travers de son chemin. Errant dans une ville tenue par un gang peu scrupuleux, il fait la rencontre de deux magnifiques geishas, Okinu et Osei, qui veulent venger la mort de leurs parents. Alors qu'il décide de les aider, Zatoichi se heurte à un redoutable ronin prénommé Hattori, engagé pour assurer la protection de Ginzo, le chef de gang...

Comme Aniki, mon frère, Zatoichi lorgne du côté du cinéma américain, ou, comment faire un film d'aventure avec du spectacle, de l'humour et des grands sentiments. Côté spectacle, outre l'emballement final sous forme de ballet chorégraphié avec claquettes, on retiendra la scène de la traversée du champ, rythmée par les pioches et, bien-sûr, les scènes de combat au sabre ou au bâton d'une violence aussi précise que celles d'Hana-bi.

Les jaillissements esthétisants d'hémoglobine numérisée qui émaillent les scènes de combats expriment l'exacerbation de la pulsion de violence que le film s'ingénie à concentrer au sein des corps durant les scènes de repos. Ainsi Zatoïchi se présente-t-il comme vrai film d'aventures, au sens où l'entendait Hawks, avec alternance de scènes d'action et de scènes de repos humoristiques ou méditatives. Parmi celles-ci, on retiendra le plan initial de Zatoïchi méditant sur lui-même ou, lorsque la pluie tombe, l'évocation du combat où il fut blessé. Cette même séquence fait intervenir l'histoire de la sœur et du frère où celui-ci fut obligé de se prostituer après le massacre de leurs parents. Cette méditation désespérée s'incarne aussi dans le destin de la compagne du rônin qui se suicide parce qu'il avait vendu son âme au plus offrant pour obtenir l'argent qui devait la soigner. Le sang s'écoule cette fois sans jaillissement comme celui répandu sur le visage des parents des enfants.

Kitano est expert en trajectoire comme le fut autrefois Keaton : rien ne jaillit (le sang) ne pénètre (les lames) ne tombe (la fausse cane heurtée par le patron du bar, le plan final) ou ne roule (les dés) qui ne soit précisément médité pour produire son effet.

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