Murakawa, bras droit de Kitakima, chef dun clan de «yakuza» (gangsters), est un homme froid et violent, éliminant sans pitié ceux qui se dressent sur sa route. Ainsi fait-il noyer un commerçant qui refusait dêtre racketté. Mais Murakawa est aussi un homme las, qui aspire à changer de vie. À linstigation de Takahashi, le second du «parrain», il accepte de partir avec ses acolytes dans lîle dOkinawa, pour venir en aide à un «clan ami», en guerre avec le clan Anan.
Son arrivée provoque des réactions inattendues : ceux à qui il doit venir en aide sétonnent de sa visite impromptue, et ceux du clan adverse répliquent en plastiquant son bureau, provoquant la mort de deux de ses hommes et le retour à Tokyo de plusieurs autres. Une fusillade dans un bar coûte la vie à un des hommes restés avec lui.
En attendant que les choses se calment, Murakawa et les survivants vont se réfugier dans une simple maison de bois aux abords dune plage idyllique. Ils passent leur temps à mimer les jeux de lexistence, de lenfance. Une nuit, Murakawa surprend un homme qui tente de violer une jeune femme et le tue. Les jours suivants, la belle Miyuki vient retrouver son sauveur et partage avec lui et ses compagnons des moments dinsouciance (feux dartifice sur la plage, parties de frisbee ). Plusieurs hommes du clan Nakamatsu sont abattus par un tueur, ainsi quun homme de Murakawa. Il comprend quil a, en fait, été attiré dans un piège. Placé devant le choix inéluctable entre la vie et la mort, il prend les armes une dernière fois pour venger son honneur. En ville, il abat le tueur dans un ascenseur, et fait tout avouer à Takahashi avant de léliminer : Kitakima voulait sallier au clan Anan et supprimer à la fois le clan Nakamatsu et Murakawa. Après avoir vengé son honneur, celui-ci préféra se tirer une balle dans la tête plutôt que de rejoindre Miyuki
Obscurs règlements de compte entre mafieux japonais. Pour se mettre à l'abri l'un d'entre eux part avec quelques gardes dans une ile déserte.
Polar violent tourné par un Ozu contemporain. Pourtant, à l'image de son titre c'est un poème court et serein. D'abord, il nous faire ressentir la confusion du monde : la première demi-heure est une succession de conseils de guerre, de réunions d'affaires dont nous ne savons rien, suite de visages aussi anonymes que les bureaux, dancings, les hangars où les hommes se retrouvent sans que l'on comprenne vraiment pourquoi. Et cela n'a aucune importance. Car il n'y a pas dans Sonatine d'autre mystère que celui du coeur de l'homme. Le film prend très vite un tour inattendu. Au bord de la mer, les gangsters se délassent, dansent, jouent. A force d'abstraction, dans cette partie de cahe-cache, nous sommes confrontés brusquement à nous mêmes, renvoyés à notre propre fin. Comme dans notre vie, Sonatine est une sorte de parenthèse où, avant d'être tué, on tue le temps.