La voyageuse

Iris a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux sud-coréennes avec une méthode bien à elle.

Pour Jacques Mandelbaum dans Le Monde du 22 janvier : "La présence fantasque d’Huppert va comme un gant au cinéma de Hong Sang-soo. On le sait depuis leur première collaboration : femme libre et amoureuse dans In Another Country (2012), la star française incarna ensuite une photographe déambulant à Cannes dans La caméra de Claire (2017). Dans ces deux films à la Rohmer, elle campait des héroïnes légères comme l’air, laissant dans leur sillage le fameux parfum de mystère. Filet des émotions Ici, Huppert va plus loin, jetant la boussole, tantôt fofolle, tantôt larguée (...)

Auteur d’une trentaine de films, Hong Sang-soo aime « semer » le spectateur, le dérouter – en rejouant ici les mêmes répliques dans deux scènes différentes – pour ensuite le rattraper dans le filet des émotions. Le miracle se produit devant la caméra, au fil des dialogues qui sont distribués le matin même aux acteurs. Tout est frais, prêt à croquer : nous voici lost in fiction, dans un film qui travaille le surréalisme de la rencontre entre deux cultures, l’Orient et l’Occident, comme l’avait fait en son temps, entre Amérique et Japon, Sofia Coppola dans Lost in Translation (2003).