En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hubert Bonisseur de la Bath et Jack Jefferson, deux agents des Forces françaises libres, effectuent une mission pour les Alliés où ils parviennent à détourner un avion allemand et à dérober les plans du V2, l'arme absolue de l'Allemagne nazie.
Rome 1955. Dans la chambre d'hôtel de la princesse Al Tarouk, Hubert récupère une précieuse enveloppe dans son sac en la menaçant de ne pas lui faire l'amour. Quand attachée au lit, elle accepte, Hubert bon prince lui déclare, "Oui, dépêchons nous, je n'ai que quelques heures".
Au restaurant à Paris, Hubert retrouve son supérieur après avoir répondu avec le mot de passe convenu : "- Comment est votre blanquette ? - La blanquette est bonne". Armand Lesignac lui dévoile le contenu de l'enveloppe : des photos montrant la mort de son ami Jack Jefferson. Hubert se souvient qu'il jouait au jokari à la plage avec Jack. Mais, en 1955, la France vit sous la Quatrième République présidée par René Coty et les choses vont très mal au Caire, dans les années qui suivent le coup d'État du général Nasser. La France a fort à faire avec les crises au Proche-Orient dans un monde en pleine Guerre froide. Armand envoie ainsi Hubert au Caire afin de poursuivre la mission de Jack et "sécuriser le Proche-Orient".
A son arrivée à l'aéroport du Caire. Hubert est stupéfait de découvrir que son contact est une femme, Larmina. Des espions les observent. En voiture avec la jeune femme, Hubert lui révèle une profonde méconnaissance de l'Égypte et des préjugés tenaces ("-L'arabe est parlé par des millions de personnes" ; "- des millions, ah ah. Vous voyez ce que c'est déjà qu'un million"). Arrivés au Canal de Suez (qu'Hubert pense construit depuis 4000 ans et international), Larmina apprend à Hubert la mort de son père en ces lieux, des suites d'un tragique accident de jokari. Au port du Caire, Hubert découvre sa couverture, la Société cairote d'élevage de poulets (SCEP) et Slimane, son contremaître. Jack ému se souvient de nouveau de lui et Jack. Dans les locaux, Hubert fait la connaissance d'un intrigant espion allemand, Gerhard Moeller qui dirige La Société Egyptienne d'Elevage de Bœufs (SEEB). Un indice (l'inscription "KAPOV" à l'intérieur d'une pochette d'allumettes) est présenté à Hubert... qui n'y prête pas attention.
Larmina dépose Hubert à l'hôtel Metropolitan et l'invite à une réception donnée à l'ambassade de Grande-Bretagne le soir même. Dans sa chambre l'attend la princesse Al Tarouk qui travaille pour son oncle, le roi déchu Farouk qui veut reconquérir son trône. Hubert vient à bout d'un de ses sbires et couche de nouveau avec la princesse après qu'il lui ait montré comment il charge et décharge son arme.
A l'ambassade de Grande-Bretagne. Hubert découvre le mambo avec Larmina. Il rencontre "le gratin cairote et non pas le gratin de pommes de terre" et ses homologues soviétique, allemand et belge avec qui il échange des formules morales toutes faites. L'agent britannique s'apprête à révéler une information à Hubert mais meurt poignardé dans ses bras. 117 prend alors son mystérieux meurtrier en filature, puis se perd nuitamment dans le dédale de la médina.
De retour dans sa chambre, Hubert retrouve Larmina qui l'attendait sur son lit. Il la dépose sur le canapé Réveillé au petit matin par l'appel à la prière, il sort furieux et fait taire le muezzin. Larmina lui apporte son petit déjeuner mais ne parvient pas à lui faire prendre conscience de sa bourde : "C'était donc ça tout ce tintouin. Curieuse religion, je ne lui promet pas un grand avenir".
Après une journée à la SCEP, Hubert est attaqué dans son poulailler. L'assaillant est mis en déroute mais laisse des indices : Hubert prend part à un meeting des Aigles de Khéops. Démasqué, car on l'a reconnu comme l'auteur du sacrilège du matin sur le muezzin, il est appréhendé par les islamistes et ligoté dans un sous-sol. La vérité éclate alors : Larmina était avec les Aigles depuis le début. Jeté au fond du canal, au milieu de squelettes, Hubert se libère de ses liens. Il prend le temps de récupérer le fameux jokari qui causa la mort « accidentelle » du père de Larmina.
Hubert rentre ruisselant à son hôtel. À l'ambassade de France, il retrouve son collègue Plantieux. Les indices accumulés malgré lui par l'agent prennent soudainement sens. Après avoir alerté le gouvernement égyptien, Hubert est invité à partager un narguilé avec un ministre. La substance l'apaise au point qu'il accumule les bourdes et frôle l'incident diplomatique. Au hammam, le russe Setine, flanqué de deux hommes de main, le somme de lui révéler ce qu'il sait. Hubert réagit en lui brisant la nuque (En tous cas, on peut dire que le soviet éponge.)
Lors de la visite d'une pyramide, Moeller dévoile son jeu à son tour : il est un ancien officier SS accompagné de plusieurs soldats en uniforme qui ont investi le site antique désormais orné d'oriflammes nazis (C'est marrant, c'est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. On est en 1955, on peut avoir une seconde chance non !). Moeller souhaite également venger la mort de son ami Herman lors de la récupération des plans du V2 en 1945. Un nouveau flash-back montre cette fois Moeller et Herman jouant au jokari sur une plage. L'Allemand détient Larmina mais Hubert parvient à piéger ses assaillants en exploitant un vieux mécanisme de la pyramide. Libres, Hubert et Larmina se réconcilient.
Au bar de l'hôtel, Hubert et Larmina décident de faire parler l'imam des Aigles de Khéops. Pendant que le vieil homme s'entretient avec Larmina, Hubert se dissimule au sein de l'orchestre. L'agent se voit contraint d'offrir un numéro musical, Bambino, très acclamé. Larmina finit par obtenir de l'imam que la vente des armes doit se faire le soir même au port, où le navire soviétique, le KAPOV est attendu au ponton 17. Mais Hubert doit suivre Slimane qui annonce un problème. Le prétendu incident se révèle être un guet-apens tendu par Pelletier, le Belge qui dirige la SBEEP (Société belgo-égyptienne d'élevage de poulets), avec la complicité de Slimane. Pelletier finit par s'abattre lui-même en essayant de régler son arme, et Hubert pardonne son faux pas à Slimane avant de rejoindre le ponton 17 où doit avoir lieu la vente des armes.
Sur place, OSS 117 intercepte l'imam. Le mystérieux vendeur d'armes révèle son identité : il s'agit de Jack, qui avait mis en scène sa propre mort. Un nouveau flash-back de la plage, du point de vue de Jack, montre une version moins amicale de leur relation. Larmina arrive à son tour et se débarrasse de l'imam, suivie par la princesse Al Tarouk, qui abat Jack. Pendant qu'Hubert pleure son ancien camarade, Larmina et Al Tarouk se livrent un duel sans merci, qui s'interrompt lorsque l'agent abat la princesse par mégarde. OSS 117 fait exploser le stock d'armes entreposé sur le KAPOV tout en embrassant Larmina.
Paris, Hubert est congratulé par Armand : OSS 117 est renvoyé en mission en Iran, sa "profonde connaissance des pays musulmans" ayant été saluée en haut lieu. "À la bonne heure ! Ce sera l'occasion de reprendre l'avion." s'écrit Hubert content de lui.
Hubert Bonisseur de La Bath, est un personnage d'agent secret créé par l'écrivain français Jean Bruce, en 1949, soit quatre ans avant le James Bond, britannique crée par Ian Fleming. Hubert Bonisseur de La Bath est le héros de la saga de l'agent de renseignement numéro 117, colonel américain de l'Office of Strategic Services (OSS). En en faisant un agent bien français du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) créé en 1945, Michel Hazanavicius opère le choix fondamental qui permettra le détournement parodique.
En effet le personnage est décrit ainsi par Josette Bruce (qui poursuit la série à la mort de son mari) dans TNT à la Trinité : "Hubert Bonisseur de La Bath était un solide gaillard à la carrure athlétique de sportif en pleine possession de ses moyens, au visage énergique et buriné de prince pirate. Son regard clair, à l'ironie tranquille, se posait sur les êtres et les choses avec cette assurance née d'une vie riche en aventures. Son charme ne laissait aucune femme insensible". Le personnage, interprété par Jean Dujardin, conserve ces attributs physiques qui font son charme irrésistible auprès des femmes quand bien même il est vidé de toute intelligence. Le second ressort comique est lié aux stratagèmes burlesques des scénaristes qui permettent à ce personnage au caractère toujours content de et qui commet bêtise sur bêtise de parvenir toujours à gagner. La franchise et l'esprit finalement enfantin du personnage donnent au film ce ton léger propre à un burlesque dont est dénué le monde habituellement sordide de l'espionnage.
Ce français plein de préjugés, d'ignorance et d'autosatisfaction donne des leçons à Larmina, jeune femme, fière, belle, intelligente. Mais son éternel sourire n'empêche pas OSS d'être un expert au combat, comme il le montre en éliminant le tueur dans la chambre d'hôtel ou en maîtrisant les gorilles de Satine au hammam. Il ignore l'inscription "KAPOV" mais parvient à trouver la preuve que ce sont les Aigles de Khéops qui ont tué le père de Larmina, permettant ainsi à celle-ci de basculer de son côté (ou à ses côtés). Tout pareillement, il parvient à enfermer les espions nazis dans la pyramide en déchiffrant intuitivement des hiéroglyphes. Il rejoint ainsi les vainqueurs parodiques des séries d'horreur (Frankenstein junior), policière (La Panthère rose) ou d'espionnages (Le grand blond). Son d'esprit d'enfance ce manifeste avec le gag à répétition de l'élevage de poulets où Hubert s'amuse du brusque réveil sonore de ces gallinacées quand la lumière s'allume et de leur retombée dans le mutisme lorsqu'elle s'éteint.
Sources pour le dispositif lycéens et apprentis au cinéma :