Pour avoir volé huit sous dans le tiroir-caisse de ses parents, un petit garçon est puni : il est privé des champignons du déjeuner. Les onze membres de la famille à table meurent empoisonnés.
Chasseur dans un restaurant puis groom dans un hôtel de la Côte d'Azur, le jeune homme se fait le serment d'être riche un jour. Naturalisé monégasque, il devient croupier. Puis tricheur professionnel. Un honnête homme fait de lui un joueur : notre héros perd en jouant honnêtement, tout ce qu'il avait gagné en trichant.
En 1935, Sacha Guitry venait d'écrire Mémoires d'un tricheur. Au lieu de découper son livre en scènes dialoguées, il eut l'idée de se servir du texte, écrit à la première personne, comme d'un commentaire d'images de films qui viendraient simplement à l'appui des mots.
Une seule fois, le cinéaste interrompt son récit pour une scène dialoguée : l'occasion d'un sketch humouristique pour Marguerite Moreno en comtesse excentrique à la terrasse d'un café.
Confiant dans la puissance du cinéma, Guitry inventait ainsi le roman filmé comme il avait amorcé le théâtre filmé avec Pasteur. Il continuera de travailler simultanément théâtre et cinéma tout au long de sa prestigieuse carrière.