Pas de repos pour les braves

Dans un bar du sud-ouest, Basile Matin, un jeune gars, fait le récit d’un rêve fatal mettant en scène la légende de Faftao-Laoupo : une série d’images défilent sous ses yeux et lui annoncent qu’il est entré dans son avant-dernier sommeil. Si le jeune homme s’endort encore une fois, il mourra. De l’autre côté de la table, Igor ne sait que dire à part répéter bêtement quelques mots prononcés par Basile qui, agacé par ce manque de compréhension, part brusquement pour la raconter ailleurs.

Igor, est rentré chez lui mais il ne gagne 5000 francs par moi et il ne lui reste pas grand chose pour s'amuser. Il passe et repasse devant sa fenêtre et s'ennuie. Il décide d'aller au village de Basile. Il y rencontre sa mère qui l'informe des disparitions, parfois de plusieurs mois, de son fils. Le lendemain, Igor apprend que, dans le village de Basile, tous sont morts; vingt personnes. Il ne reste en vie qu'un vieillard et deux enfants en bas âge. Igor voudrait savoir si Basile est mort ou s'il et responsable des meurtres. Il rencontre alors Johnny Got, un peu journaliste, un peu détective et pas mal voyou, il s'intéresse beaucoup aux histoires qui ne le regardent pas... Et celle de Basile le passionne.

Basile marche jusqu'au Village-qui-meurt retrouver son vieil amant, Roger, qui bougonne souvent et n'a plus grands désirs. Il regarde la télévision où se déroule la suite du film.  Malgré l'attention de Basile, une vague emporte Roger dans la mort. Igor et Johnny discutent quand Basile surgit derrière eux et les abats avec son fusil.

Basile, probablement pour passer incognito, se fait appeler Hector dans le Village-qui-vit où il a rencontré un berger de chèvres, guitariste de folk-punk, qui gagne difficilement sa vie mais aime bien boire des pots et jouer au billard dans le café de Dédé. Sur un aérodrome en plein champ, Hector voit venir sa mère  lui porter de la nourriture dans une glacière. Il répare son petit avion et monte à bord. L'avion accélère mais ne décolle pas. Il s'arrête prêt une masure délabrée. C'est un bar  en plein air où l'on refuse de lui vendre alcool et kérosène, le trouvant bien jeune. Hector se met en colère... mais ce n'était qu'un rêve.

Basile hésite à partir. Où aller : Bairoute,  Riaux de Janerrot, Buénauzères, Oncongue ou Glasgaud ? De son côté, Johnny Got a des problèmes : il a volé 10 kilos de petites boules rouges et est poursuivi par deux gangsters : Sorano et son homme de main, Bodowski. A moins que ce ne soit Bodowski le chef. Apres avoir tenté de fuir, Johnny Got est rué de coups. Basile le sauve en venant le chercher avec sa voiture. Il lui demande de le réveiller lorsqu'il va s'endormir: il sera alors immortel mais à ce moment débarquent  Sorano et Bodowski qui tuent Johny Got et volent le réveil... mais ce n'était qu'un rêve. Néanmoins, Sorano et Bodowski emmènent bien Johnny Got avec eux sous les regards très inquiets de Basile et Igor.

Plus tard, du fond d'un champ, s'avance Basile qui déclare ne pas vouloir quitter son pays et vouloir rencontrer des gens, aimer les gens et ainsi donner du sens à sa vie. Il l'affirme aussi assis sur la place de son village.

Générique... Débarquent, de façon inattendue, Johny Got conduit dans sa voiture par Igor. Johnny est bien amoché, bras cassé et bandeau sur l'œil, mais vivant et les trois garçons repartent ensemble.

Rêver ou mourir, telle est l'alternative qui s'offre à Basile, jeune homme du Tarn accroché à son pays natal et qui craint de s'y endormir à jamais ou de tuer tout le monde. Tout cela se confond dans la tête de Basile qui finit par se réconcilier avec le monde et trouver sa place au milieu des autres.

Cette libération est obtenue à coups de répétitions et de variations sur le même à chaque fois un peu différent et décalé. Apres sa fuite, Basile s’appelle Hector. Ses vêtements ont changé. Il porte un T-shirt et un bermuda et semble rajeuni. Néanmoins l'orange, le jaune et le rouge dominent toujours.  Johnny Got semble venir du passé proche avec sa R16 Fuego rouge, sa chemise rose fuchsia et son bandana. Mêmes traits de bande-dessinée avec la voiture de Basile immatriculée AZF, clin d’œil à l’usine de Toulouse et les accessoires qui peuplent les arrière- plans : nains de jardin,  le bonhomme de neige ou, le sapin de Noël. Dans ces univers  juxtaposés : l'aérodrome, le rock du samedi soir, la ferme, la maison refuge, Basile finit par trouver sa voie.

Jean-Luc Lacuve le 08/09/2016