En Bretagne, dans un petit village côtier. Bréhan et son fils Yvon s'en vont en bateau en faisant un signe d'adieu. Sur la côte, une femme en fait de même. A vingt-cinq milles de là, en pleine mer un phare se dresse sur un rocher. Les deux hommes en assurent le service pendant trente jours, durant lesquels, sans liens avec la terre et sans pouvoir demander aucun secours, ils doivent éclairer la route des bateaux. Yvon regarde au loin diminuer de plus en plus la silhouette de Marie, sa fiancée Le tour de service sera dur cette fois : la mer est mauvaise, les nuages amoncelés annoncent une grosse tempête et le vent souffle très fort. Ils se sont installés. Tandis qu'ils prennent leur premier repas, Bréhan remarque une étrange blessure sur l'avant-bras de son fils.
Il interroge Yvon qui plaisante et raconte comment, un jour qu'il se promenait avec sa fiancée, un chien furieux voulut se lancer sur elle et comment, en luttant avec lui pour la défendre, il fut cruellement mordu par le molosse. Et le rire d'Yvon dissipe aisément l'inquiétude du père. Quelques jours s'écoulent Bréhan attribue l'air sombre de son fils au chagrin qu'il éprouve sans doute à se voir séparé de Marie. Pour se réconforter, le père voit déjà les nouveaux époux au seuil de la petite église, suivis d'un cortège d'amis. Yvon est inquiet bizarre. Il manque d'appétit, ne peut plus boire. Son regard est rixe, halluciné. Brutal, il refuse tous les soins. La tempête menaçante commence à faire rage. Au village, Marie passe la veillée avec ses parents. Le père, incidemment mentionne que le chien du boucher a dû être abattu : il était enragé. Marie devient toute blanche : il s'agit de la bête qui a mordu Yvon. La nuit est venue et le phare n'est toujours pas allumé : Marie, inquiète, se met à le guetter. C'est au tour d'Yvon d'être de garde. Soudain, le père Bréhan se relève précipitamment : la nuit est tout à fait tombée et aucune lumière ne balaie la mer. Tout proche, on entend les appels de détresse envoyés par la sirène d'un bateau. Bréhan trouve son fils blotti dans un coin sombre, de l'écume aux lèvres. La sirène multiplie ses appels. Yvon bondit sur son père pour le mordre; le vent ouvre alors une porte; la lutte est âpre et terrible, Bréhan pousse Yvon dans le vide. Epuisé, après hésitation, il s'approche de la lanterne qu'il allume. Marie, apercevant les faisceaux lumineux, est apaisée; elle ignore que Yvon est mort...