Ludwig van Beethoven croise Paul Ricur, Clifford Donald Simak côtoie Ketil Bjornstad, Tomasz Stanko rencontre Jorge Luis Borges ou Alexandre Sergueïevitch Pouchkin, Simone De Beauvoir vibre avec Keith Jarrett ou Dino Saluzzi, Paul Valery répond à Max Jacob, Thomas Mann accompagne Gilbert Keith Chesterton
Lart comme légende- le cinéma comme réalité En ce temps-là
Et défilent calmement les uvres picturales, les statues, les photographies le cinéma comme signifiant et signifié, contenant et contenu, pendant que dialoguent les voix off de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville pour vingt-trois exercices de pensée artistique. Enchainement de fondus enchainés sur des vêtements empilés qui aboutit à des photos denfants : Réserve du musée des enfants lart de la guerre. Faire de lart avec des images dhorreur ? Ces photos attestent dabord de la réalité de crimes contre lhumanité . Et chaque uvre picturale natteste-t-elle pas de la souffrance de lHomme ?
« Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune
par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça dun coup
toute sa musique.
Beethoven était sourd. Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok.
Rutebeuf avait faim. Villon volait pour manger. Tout le monde sen fout
» Léo Ferré
Comme tout le monde a oublié la marée des drapeaux rouges, relégués aujourdhui dans des fossés, simple souvenir, sous forme de diaporama, des coquelicots de Monet
Et à la chanson de Ferré, qui zèbre le film, répond limage dune main feuilletant un livre dart, avant de sintéresser à un catalogue de vente par correspondance, comme si elle nous disait :
« Nous vivons une époque épique et nous navons
plus rien dépique.
La musique se vend comme le savon à barbe.
Pour que le désespoir même se vende, il ne nous reste quà
en trouver la formule.
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle.
Qui donc inventera le désespoir ? »
Essai sur le rôle des arts à la fin du XXe siècle commandé par le MoMA.