La légende du "Chien des Baskerville" est née le jour où le débauché Sir Hugo Baskerville fut égorgé par un "chien de l'enfer", après s'être livré à une orgie et avoir poignardé une innocente jeune paysanne. Depuis, chaque Baskerville meurt tragiquement frappé par ce chien maléfique. La dernière victime s'appelle Sir Charles Baskerville, découvert sur la lande sauvage, le visage encore défiguré par la terreur.
Lorsque le docteur Mortimer raconte l'histoire à Sherlock Holrnes et au docteur Watson, le détective accepte d'assurer la protection de Sir Henry Baskerville, dernier héritier de la famille, qui revient d'Afrique du Sud pour s'installer dans le maléfique château. Lors de son séjour à Londres, Sir Henry, qui est fragile du coeur, échappe à la morsure mortelle d'une araignée, grâce à l'intervention de Holmes. Ce dernier envoie Watson à Baskerville Hall, avec Sir Henry, et annonce qu'il reste à Londres.
Au château, Watson apprend qu'un dangereux criminel, nommé Selden, rôde dans la lande. Lors d'une promenade sur ses terres, Sir Henry fait connaissance de ses lointains voisins, le fermier Stapleton et sa fille, Cecile. Le dernier des Baskerville est immédiatement séduit par la beauté de la jeune femme. Par hasard, Watson découvre Holmes sur la lande. Arrivés en même temps que Sir Henry, Holmes et son fidèle ami préfèrent surveiller de loin, déguisés. Un soir, les deux hommes découvrent un homme atrocement mutilé, alors qu'un aboiement de chien retentit dans la nuit. Mais ce n'était que Selden, habillé d'un manteau appartenant à un Baskerville.
Holmes soupçonne de plus en plus Stapleton et sa fille qui attirent, en pleine nuit, Sir Henry dans la lande désertique. Cecile apprend à Sir Henry qu'elle est une descendante illégitime des Baskerville et lance le molosse sur lui. Holmes et Watson surgissent et tuent le chien. Stapleton trouve la mort dans la lutte qui s'ensuit. Cecile s'enfuit mais est engloutie par les sables mouvants da la lande. Sir Henry est sauvé - in extremis.
Le film est une adaptation plutôt libre du roman de sir Arthur Conan Doyle. Terence Fisher sattache plutôt à créer un climat inquiétant et mystérieux. Toute la mise en scène est conçue en ce sens : le jeu expressif des acteurs, les décors gothiques (le château des Baskerville, une abbaye en ruine, la mine abandonnée, la lande désolée), le traitement de la lumière (brouillards, éclairages bleuâtres, rougeâtres, les zones laissées dans lombre et propices à limagination du spectateur). Les lieux semblent doués dune vie mystérieuse et possèdent un pouvoir hostile, à limage des sables mouvants que recèle la lande. Terence Fisher recrée ainsi latmosphère des romans noirs anglais du début du XIXe siècle.
Le Mal occupe une place centrale dans ce film : le film souvre sur le récit de la vie, entièrement vouée au Mal, de Sir Hugo Baskerville. Le Mal revêt même une forme séduisante à travers le personnage de Cecile Stapleton. Face à ce Mal, le personnage de Sherlock Holmes acquiert une dimension inconnue jusqualors dans les diverses adaptations cinématographiques : sa rationalité est au service de lhumanité et du Bien contre lanimalité (au sens propre et figuré) et le Mal. Un combat manichéen. Une certaine mystique se dégage dès lors du film. Le Mal est protéiforme et apparaît à tout moment : chien, tarentule, Hugo de Baskerville, la famille Stapelton
Le tout rehaussé par un technicolor flamboyant.
Christophe Bernard le 13/02/2008