En pleine nuit, une querelle éclate entre un homme et sa femme. La femme, Nahid, décide de partir immédiatement de chez les gens chez qui ils logent pour rejoindre Téhéran. Son mari, Massoud, court après elle et part aussi dans la voiture. Le fils d'une dizaine d'années, resté dans la maison, n'a rien perdu de la dispute de ses parents et allume la lumière une fois la voiture partie.
Sur une route de terre en pente, une automobile suit les lacets de la colline. A l'intérieur un homme et une femme parlent le langage des signes, traduits par des sous-titres. Ce sont Sharareh, et son mari Kamran. Ils sont sous le choc de ce qui est arrivé la nuit dernière : le couple qu'ils hébergeaient chez eux et parti soudainement s'est tué sur la route. Ils sont accompagnés d 'Arshia, l'enfant du couple dont la femme était la sur de Sharareh. Ils repoussent le moment de lui annoncer la terrible nouvelle. Arshia ne cesse de demander à arrêter la voiture pour faire pipi. Karan se demande même si ce n'est pas la vue d'un arbre qui provoque ces envies à répétition.
Le couple, sans se préoccuper des regards de l'enfant qui a mis un casque pour écouteur de la musique, se demande qui sera désormais en mesure d'éduquer Arshia dont les parents sont morts. Ils arrivent à la conclusion que, malgré le handicap de leur surdité, ils sont les mieux à même de le faire. Sharareh pense toutefois que son mari n'accepte que pour se donner une image positive de lui-même sans aimer véritablement l'enfant. Une fois que la voiture a atteint la grande route, elle doit s'arrêter car un bouchon s'est formé devant un tunnel. C'est dans celui-ci que le couple est mort. Les voitures empruntent le chemin du col et Kamran préoccupé par sa querelle avec sa femme ne peut éviter un trou dans la chaussée. Grâce à l'aide des autres automobilistes, il repart. Il décide de prendre une petite route pour gagne du temps. Arshia demande une nouvelle fois à s'arrêter. Le couple se dispute mais la voiture de redémarre pas. Le réservoir est percé. Un automobiliste et un garagiste leur vienne en aide. Arshia aide son oncle et sa tante à se faire comprendre.
La voiture une fois réparée reprend la route sous la pluie. Sharareh, et son mari ne cessent de se quereller sur qui est responsable de n'avoir pas pris le risque d'avoir un enfant qui aurait pu être sourd comme eux. Kamran pense que sa femme était jalouse de sa sur.
L'oncle et la tante sont bien davantage préoccupés d'eux même et leur querelles, (titre français) que de l'enfant. Comme une dizaine d'années plus tôt, ils décideront d'ailleurs de ne pas s'embarrasser d'enfant. L'enfant fait le deuil de ses parents dans une douleur qui n'a besoin de personne. Il pleure au pied des arbres quand son oncle et sa tante croient qu'il a besoin de faire pipi. Il ne regrette pas la vie qu'il menait avec ses parents, toujours à se disputer, et semble heureux que son oncle et sa tante s'occupent de lui. Il est alors en phase avec le conducteur serviable qui demande à l'enfant de l'appeler "Mon chéri" car sa femme ne le fait jamais... ce qui ne l'empêche pas de l'aimer. Celui-ci lui fait part de la morale "naturelle " : les parents donneraient leur vie pour leur enfant. L'enfant restera pourtant seul, recroquevillé au fond du tunnel.
D'Abbas Kiarostami, Morteza Farshbaf retient quelques motifs formels : la route en Z que descend la voiture, le petit arbre au sommet de la colline, les longs trajets en voiture (La goût de la cerise ou Ten), le motif de la pluie mais c'est aussi le thème de l'enfance que partagent le maître et l'élève.
Jean-Luc Lacuve le 12/03/2012