Diaboliquement votre

Après un accident de la route et trois semaines de coma, un homme, frappé d'amnésie, se voit imposer une identité et un passé dans lesquels il ne se reconnaît pas. Il s'appellerait Georges Campo, serait propriétaire d'un château — avec un domestique chinois, Kim — et l'époux d'une charmante Christiane dont il retrouverait volontiers le souvenir si elle ne se refusait obstinément à lui sous prétexte qu'il est convalescent. Par contre, il reconnaît en Frédéric Launay, son médecin, quelqu'un qu'il appelait Freddy, avant l'accident, dans cette vie dont il a tout oublié. On le persuade qu'il était entrepreneur à Hong-Kong où il aurait vécu pendant des années mais, dans ses rêves, ce sont des paysages d'Algérie, où il se voit en militaire, qui lui reviennent. Les pilules prescrites par Launay le plongent dans un sommeil si profond qu'il ne se réveille pas lorsque, chaque nuit, une voix lui répète tout ce qu'il doit connaître de lui-même et de son passé...

Un nom, Pierre Lagrange, revient sans cesse à la mémoire de Georges et accroît son malaise. II soupçonne qu'à deux reprises on a voulu le tuer : une trappe s'est ouverte sous ses pas dans
une grange et le lustre, au-dessus de lui à table, est tombé alors qu'il venait de se lever. Il ne supporte plus d'être enfermé. Un soir, il ne prend pas ses pilules et se réveille alors que la voix lui dit qu'il est fou et n'a plus qu'à se suicider. Il en découvre l'origine, un magnétophone. Christiane, qui lui a enfin cédé, lui avoue que Launay, son amant, a tué le vrai Georges Campo ; l'accident comme ses suites imprévues —puisqu'il aurait dû y périr— avaient pour but de lui faire endosser l'identité du défunt
— alors qu'il est en réalité, Pierre Lagrange, ramassé, ivre, dans un bar, par Freddy — et de le faire disparaître à nouveau mais, cette fois, « naturellement ». Freddy, trahi par Christiane, la frappe et Kim, amoureux de sa maîtresse, le poignarde. La jeune femme abat le domestique et met son revolver dans la main de Freddy. Pierre n'a plus qu'à faire croire à la police qu'il est Georges Campo. Mais les policiers écoutent le magnétophone.