Une grande maison Directoire dans un parc ombragé, semé de chaises longues, de tables et de parasols, où les hôtes - pensionnaires, estivants, malades - peuvent se reposer à leur gré. Une jeune femme solitaire, silencieuse, étendue de longues heures sur un fauteuil de repos intrigue deux clients de cet hôtel : Stein, israélite qui se dit « toujours tremblant, dans une incertitude tremblante » et Max Thor, jeune professeur et écrivain en puissance. Les deux hommes en viennent assez vite aux confidences. Thor attend dans trois jours sa jeune femme, Alissa, une de ses étudiantes épousée deux ans plus tôt. Alissa survient, observe ce milieu étrange où son mari est venu se reposer.
Des bruits de balles de tennis, le chant des oiseaux, le bruissement des feuillages, le mirage de la forêt proche, tentation mystérieusement redoutable. Stein tombe amoureux d'Alissa, et l'aime par transfert à travers les ébats nocturnes qu'il perçoit, chaque nuit, caché dans l'ombre du parc, tandis que la chambre du couple est inondée de lumière.
Un silence pesant, l'exaltation de la nuit nimbent ce monde d'insomniaques. Alissa est entrée en contact avec la jeune femme solitaire, Elisabeth Alione. Elisabeth est mariée, vit à Grenoble ; elle a une fille de 14 ans, Anita. C'est l'âge difficile. Elisabeth confie à Alissa qu'elle se remet d'un accouchement malheureux, un enfant mort-né.
La poussant dans ses confidences, Alissa découvre le secret d'Elisabeth, un amour caché, le remords, le désir de sauvegarder les conventions bourgeoises. Le mari d'Elisabeth arrive quelques jours plus tard pour ramener son épouse guérie à Grenoble. Il trouve ces quatre amis heureux de leur nouvelle amitié.
Au cours d'un repas, le « bourgeois » grenoblois, Bernard Aliène, se verra cerné, interrogé, mis sur le gril, se prêtant à ces critiques et investigations avec sincérité et naïveté. Chacun des protagonistes semble, en cet instant, avoir tout oublié de son passé, de ses angoisses, de ses problèmes, pour aller vers autre chose. Tout est détruit, mais quel monde succédera à cette destruction ?