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Un jour à New York

1949

(On the town). Coréalisé avec Gene Kelly. Avec : Gene Kelly (Gabey), Frank Sinatra (Chip), Betty Garrett (Brunhilde 'Hilde' Esterhazy), Ann Miller (Claire Huddesen), Jules Munshin (Ozzie), Vera-Ellen (Ivy Smith), Florence Bates (Madame Dilyovska). 1h38.

Trois marins, Gabey, Chip et Ozzie ont vingt-quatre heures de permission à New York. Pour les guider dans leur visite de la ville, ils se cherchent chacun une fille. Chip sympathise avec le chauffeur de taxi qui les conduit, une charmante jeune femme du nom de Brunhilde. Ozzie, dont le faciès est semblable à celui de l'homme des cavernes, attire l'attention de Claire, une étudiante en anthropologie. Quant à Gabey, il retrouve dans Carnegie Hall Ivy, "Miss Metro" ('Miss Turnstiles ou mis tourniquet), dont le joli visage l'avait frappé sur les affiches placées dans les couloirs du métro.

Chaque couple vit une journée trépidante et de nombreuses aventures : de la découverte des principaux monuments au démantèlement d'un dinosaure au Musée d'Histoire Naturelle. Ce dernier événement met la police à leurs trousses et les obligent à se cacher dans les baraques foraines de Coney Island, déguisés en femmes...

Au petit matin, ils rejoignent leur bateau tandis qu'un autre trio débarque prêt à vivre la même expérience.

"Premier film comme réalisateur de Stanley Donen et de Gene Kelly. Parallèlement à la révolution néo-réaliste en Europe, Un jour à New York offre l'exemple d'une révolution beaucoup plus modeste mais tout aussi efficace dans le domaine qui est le sien, celui de la comédie musicale.

Sous la houlette de Arthur Freed, prêt à toutes les innovations, Betty Comden et Adolph Green récrivent un de leurs succès de Broadway (On the Town, tiré du ballet Fancy Free de Leonard Bernstein pour la musique et Jerome Robbins pour la chorégraphie) que Donen et Kelly vont sortir de leur cadre théâtral pour l'installer en plein New York.

On n'avait jamais filmé jusque là autant de plans et de séquences musicales dans des extérieurs urbains aussi vastes et aussi populeux. Et même si les deux auteurs n'ont pas réussi à tourner, comme ils l'auraient voulu, tout le film au milieu de la ville, les séquences en extérieur sont suffisamment réussies pour donner à l'œuvre une place unique dans l'histoire du cinéma.

Il faut toutefois noter que cette bouffé d'air frais, cet emploi magistral des extérieurs n'allait pas du tout dans le sens du réalisme. C'est que, comme le fit remarquer Donen beaucoup plus tard, la comédie musicale avait commencé par le réalisme, présentant dans la plupart des intrigues des chanteurs et des danseurs en train de répéter, de bâtir un spectacle. Faire chanter et danser des personnages dans le métro, dans les rues, près des monuments célèbres, c'était au contraire anti-réaliste au possible.

Avec Donen, c'est le dynamisme la juvénilité, un humour nouveau qui entrent en force dans le genre. Donen a le génie de la caricature et les traits humoristiques, légers ou soulignés, sont innombrables dans le film, servant tantôt à cerner le détail d'un personnage ou d'une atmosphère, tantôt à enrichir uen péripétie où à donner à la chorégraphie un relief plus percutant. C'est notamment le cas des deux numéros qui ont été ajoutés au musical original : Prehistoric man, situé dans le musée d'histoire naturelle et Count on me, parodie de western."

Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma.

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