le 25 juillet 1894, à l’extérieur du studio de prise de vues d’Edison, la Black Maria, Caicedo exécute deux sauts périlleux arrière sur un cable tendu avant de se remettre en position pour, sans doute, un nouveau saut.
En 1894, c’est en voulant résoudre un problème de luminosité que Laurie Dickson découvree le ralenti. Le diaphragme réglable, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’existe pas encore. Pour doser la quantité de lumière qui impressionne la pellicule, le Kinétographe ne possède aucun dispositif.
Devant le problème de surexposition, posé lors des prises de vues quand le soleil est trop puissant, Dickson a l’idée d’accélérer la vitesse de la caméra. Plutôt que de la faire tourner à la cadence normale du cinéma muet, c’est-à-dire à 16-18 images par seconde, il porte sa vitesse de prise de vues à 30, 35 ou 40 images par seconde selon l’ensoleillement, ce qui a pour effet de raccourcir le temps d’exposition de la couche photosensible à la lumière, évitant ainsi la surexposition de l’image.
Bien entendu, la conséquence de cette accélération du défilement de la pellicule à 35-40 images par seconde, provoque aussi un ralentissement réel de l’action filmée, « une seconde de la vie réelle passent sous l’œilleton du Kinétoscope en à peu près deux secondes, l’appareil de visionnage fonctionnant à la cadence fixe de 18 images par seconde. Le mouvement est ralenti d’autant, c’est-à-dire d’environ deux fois. »
C’est à l’occasion du tournage de Caicedo (avec une perche) qui exerce son art sur un câble tendu à l’extérieur du studio de prise de vues d’Edison, la Black Maria, donc en plein soleil que fut ainsi découvert le ralenti. Tournées à 40 images par seconde, les acrobaties de Caicedo sont correctement exposées et se métamorphosent en véritable ballet aérien ralenti.