Jeune docker marseillais, Robert Fournier vit encore chez sa mère, à l'écart des réalités environnantes, et ce au contraire de son frère Jean, secrétaire du syndical des ouvriers du port.

Amoureux de Marcelle, jeune fille employée dans une biscuiterie, Robert compte l'épouser dès qu'ils auront trouvé un logement. Là réside leur plus grande difficulté. Les loyers sont trop chers pour leurs maigres revenus, et le chômage sévit sur les docks. Avec la guerre en Indochine, l'embauche devient rare. Les navires embarquent de plus en plus de chars et de canons, et ramènent blessés et cercueils. Des grèves éclatent. La solidarité s'organise, en même temps que la répression policière, Robert et Marcelle sont adoptés par leur groupe d'amis : Jean et sa femme Simone, L'ineffable Toine, qui promène les touristes jusqu'au château d'If à bord de son canot et prête celui-ci pour que soient inscrites, la nuit, sur la jetée, les grosses lettres : "Paix au Viêt-nam". Il y a aussi Nique, Alfred, ou Jeanne, la femme de Toine.

Dans l'ombre agit Brunel, un "jaune", qui obtient la confiance de Robert en lui promettant la solution à ses problèmes et qui parvient à ce que les deux frères s'affrontent, Marcelle, par contre, ne tarde pas à prendre conscience. Licenciée, elle ne retrouve son emploi que sous la pression de ses collègues, dont elle devient même déléguée, Robert ne réalisent que plus tard la gravité de la situation et de la manipulation dont il a été l'objet.

Le film est frappé par une mesure d'interdiction totale en juillet 1955 et saisi dès sa première projection le 12 août 1955. Il reste censuré jusqu'en 1989.

 

Avec : André Maufray (Robert Fournier), Jeanine Moretti (Marcelle), Roger Manunta (Jean Fournier), Rose Dominiquetti (La mère Fournier), Albert Manach (Jo), Georges Pasquini (Toine), Florent Muñoz (Nique), Annie Valde (Simone, la femme de Jean), Yolande Marchand (Danielle), Andrée Biancheri (Liliane, l'amie de Marcelle), Louisette Cavolino (La femme de Toine), Albert Carminiani (Fred) 1h15.