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La dernière séance

1971

(The Last Picture Show). Avec : Timothy Bottoms (Sonny Crawford), Jeff Bridges (Duane Jackson), Cybill Shepherd (Jacy Farrow), Ben Johnson (Sam Le Lion), Cloris Leachman (Ruth Popper), Ellen Burstyn (Lois Farrow), Eileen Brennan (Genevieve), Clu Gulager (Abilene), Sam Bottoms (Billy) . 2h06.

Anarene, Texas, 1951. Dans cette petite ville aux confins du désert, la jeunesse traîne son désœuvrement entre le cinéma et le café du vieux Sam Lion, terminant souvent les soirées sur les banquettes arrières des voitures. Duane et Sonny, deux garçons à mi-chemin entre l’âge de l’école et celui du travail, partagent leurs loisirs et multiplient les expériences amoureuses avec Geneviève la serveuse ou, Ruth la femme de l'entraineur. Lois la mère de Jacy, encourage celle-ci à faire preuve d'indépendance Mais une bagarre éclate entre les deux amis, et Sonny s’engage pour la Corée.

 

The Last Picture Show est le portrait d’une petite ville du Texas au début des années 1950, juste avant la guerre de Corée. L’histoire est celle de deux stars du football du lycée local, entourés de compagnons d’errance, avec qui ils partagent ces moments si particuliers, entre adolescence et maturité, où le temps demeure suspendu. Dans cette ville où tout semble figé, ils finissent par provoquer le changement, chacun suivant seul sa route.

Le premier film de Peter Bogdanovich, La Cible (1968) avec Boris Karloff, fut produit par Roger Corman, découvreur de nombreux talents. Fort d’un gros succès au box-office, le cinéaste songe d'abord à un autre thriller, mais développe finalement le projet de The Last Picture Show, d'après le livre de Larry McMurtry, futur lauréat du prix Pulitzer 1986, avec Lonesome Dove.

Cette fameuse dernière séance est le symbole de la décrépitude de ce no man’s land, cette bourgade engluée dans un marasme économique et social. Le cinéaste déclare : « Je me fiche de la technique, je me méfie du film à thèse. Je veux qu’on me raconte une histoire. Seuls m’intéressent les situations, les rapports entre les gens. » C’est en effet dans la façon dont s’interpénètrent les destins des différents personnages que résident toute la subtilité et la richesse du film. Le cinéaste est un étonnant faiseur d’ambiance. Les images en noir et blanc de Robert Surtees s’impriment dans la mémoire du spectateur : enseignes claquant au vent et rues poussiéreuses, comme dans un western à l’atmosphère d’avant la tempête.

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