1914. Un petit bourg provincial, près de la frontière, à des lieues de la Russie impériale. La seule activité du village, à l'instant où la guerre vient d'éclater, repose sur l'atelier de Grechine, le fabricant de bottes. Fournisseur de l'armée, son patriotisme est à la mesure de ses affaires. Avec l'annonce de l'attaque allemande, le village retrouve un peu d'animation au passage des troupes.
L'ouvrier Nikolaï Kadkine est appelé à partir, son frère, Senka, est volontaire pour le front. L'horreur de la guerre et des tranchées met bien vite un terme à leurs illusions.
A l'arrière, la vie reprend son rythme normal ou presque, les prisonniers allemands ont désormais remplacé les hommes du village mobilisés. Fille de Grechine, la gracieuse Manka tombe amoureuse du prisonnier Müller, qui travaille dans l'atelier de son père. Le jeune homme ne tarde pas à devenir le bouc émissaire de tous les maux occasionnés par la guerre. A mesure que le conflit s'enlise et que le gouvernement provisoire envoie toujours plus de soldats à la boucherie, les slogans bolcheviques apparaissent. Les combattants fraternisent. Nikolaï Kadkine est blessé par un officier après avoir levé un drapeau blanc. Les mots d'ordre révolutionnaires parviennent même jusqu'au faubourg éloigné. La garde rouge défile dans la rue. Côte à côte, le vieux Kadkine et l'ouvrier Müller.