Le 29 juillet 1888, Van Gogh écrit à son jeune frère Théo que « si tu sais ce qu’est une mousmé (tu le sauras quand tu auras lu Madame Chrysanthème de Loti), je viens d’en peindre une. Cela m’a pris une semaine entière… mais j’ai dû réserver mon énergie mentale pour bien faire la mousmé. »
La source littéraire de Van Gogh est un roman populaire de l’époque, dont l’histoire de la liaison d’un Français avec une Japonaise refléte la fascination des Français pour la culture japonaise. L’une des protagonistes du livre, une jolie jeune fille japonaise, était appelée mousmé dans le jargon de l’auteur, ce dont Van Gogh s’est inspiré pour ce portrait d’une jeune fille provençale. Le visage soigneusement modelé et les motifs linéaires vigoureux de couleurs complémentaires audacieuses qui décrivent la jeune fille sont des procédés stylistiques qui expriment la réponse ampathique de Van Gogh avec son jeune modèle. Dans plusieurs descriptions du tableau, Van Gogh mentionne les bourgeons de laurier-rose dans sa main. La signification des fleurs n’est pas claire, mais peut être liée aux croyances panthéistes de l’artiste dans les cycles naturels de naissance et de renouvellement.
Van Gogh a écrit que La Mousmé faisait partie d’un groupe d’études de portraits qui étaient « la seule chose dans la peinture qui m’excite au plus profond de mon âme et qui me fait ressentir l’infini plus que toute autre chose ».