La fresque est peinte par Piero della Francesca pour le Palais des Conservateurs qui est aujourd'hui devenu le Musée de Sansepolcro. La pièce était celle où se réunissaient les édiles municipaux dans leur nouveau palais, construit en 1458. Le thème sacré fait néanmoins allusion à la ville elle-même puisque la ville a été fondée sur des reliques rapportées de Terre Sainte par les pèlerins Arcano et Egidio. Le schéma de la composition, assez simple, se réfère à un tableau de Niccolò di Segna peint pour la cathédrale de Sansepolcro.
La construction est pyramidale avec, à la base, l'alignement des soldats endormis, et, au sommet, le Christ debout. Dans le cadre, formé sur les côtés par deux colonnes de faux marbre, la composition est divisée en deux zones distinctes. La partie inférieure, où l'artiste a placé les gardes endormis, qui a un point de fuite très bas. Alberti, dans ses écrits théoriques, suggère que le point de fuite doit être au même niveau que les yeux des personnages. En le plaçant à un niveau inférieur, Piero peint ses personnages en raccourcis, les rendant ainsi plus imposants dans leur solidité monumentale.
Au-dessus des sentinelles endormies, Piero a placé le Christ vigilant, non plus vu depuis le point bas, mais parfaitement frontalement. Le Christ ressuscité, dépeint comme un solide paysan, n'en est pas moins un parfait représentant de l'idéal humain de Piero : solide, sobre et hiératique.
Le splendide paysage appartient également au répertoire des images sacrées populaires : Piero a symboliquement représenté la moitié sur la gauche encore plongée dans les froidures de l'hiver, et la moitié droite, dans le sens de la lecture, déjà ramené à la vie, ressuscité par le Christ, printemps de la vie.
Selon la tradition, le soldat dormant vu en face serait un autoportrait de Piero della Francesca. Il est à la rencontre de la verticale de la hampe de la bannière et de l'horizontal du dessus du sarcophage.