Robert Andrews et son épouse Frances Mary, née Carter, se sont mariés en 1748, peu avant que Gainsborough ne peigne leurs portraits - et celle de Auberies, leur ferme, près de Sudbury.
L'église en arrière-plan est celle de Saint-Pierre, à Sudbury, et la tour de gauche est celle de l'église Lavenham. Le petit portrait de format allongé dans un cadre rustique en plein air est typique des premières uvres de Gainsborough, peint dans son pays natal, le Suffolk après son retour de Londres. Le paysage est inhabituellement identifiable, et peut avoir été précisé par les clients.
Gainsborough n'a pas peint le couple alors qu'ils posaient ensemble sous un arbre. Le peintre a probablement installé son chevalet entre les gerbes de blé et mis des costumes sur des mannequins (ce qui pourrait expliquer leur apparence un peu figée) et peint séparément le couple.
Les clients de Gainsborough sont aisés mais sans doute pas fortunés ni aristocratiques. Leur pose distinguée reflète la lecture des manuels de bonnes manières. Le nonchalant M. Andrews a son fusil sous le bras tandis que Mme Andrews assez raide tient entre ses genoux un oiseau que son mari vient de tuer.
Avec ces éléments classiques, Gainsborough compose un tableau sobrement lyrique qui fait partager la satisfaction de M. Andrews pour ses terres agricoles bien entretenues que mettent en valeurs les contrastes de vert et d'or et les courbes souples des terres fertiles prêtes à être arrosées par les nuages majestueux. Les figures se détachent fragiles contre cette prime glorieuse encore commandé.
Le cercle de la jupe bleue rime avec les courbes du banc : les souliers blancs de Mrs Andrew avec les chausses blancs de son mari. Les chaussures de celui-ci sont posées entre les racines des arbres. La fidélité du chien de chasse reflète une indéfectible et une profonde affection... Une idylle campagnarde typiquement anglaise.