(1824-1898)
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Réaliste |
Marine rivage normand | 1856 | Quimper, musée des B. A. |
La plage de Deauville | 1863 | Caen, musée des B. A. |
La plage de Trouville à l'heure du bain | 1864 | Toronto, Art Gallery of Ontario |
Plage aux environs de Trouville | 1864 | Toronto, Art Gallery of Ontario |
L'heure du bain à Deauville | 1864 | Washington, National Gallery |
La plage à Trouville | 1865 | Princeton University Art Mus. |
Sur la plage de Trouville | 1865 | Minneapolis, Institute of Arts |
Trouville, scène de plage | 1860-70 | Londres, National gallery |
Scène de plage | 1869 | Madrid, Musée Thyssen |
Trouville, scène de plage | 1870-74 | Londres, National gallery |
Bateaux de pêche à Kerhor | 1872 | Princeton University Art Mus. |
Pâturage à Fervaques | 1874 | Caen, musée des B. A. |
Un grain | 1886 | Morlaix, musée des B. A. |
Deauville | 1888 | Reims, Musée des beaux-arts |
Marée montante à Deauville | 1894 | Québec, Musée national |
Venise vue depuis Giudecca | 1895 | Princeton University Art Mus. |
Eugène Boudin est né en 1824 à Honfleur, en Normandie,
fils de Léonard-Sébastien Boudin et de son épouse Marie-Félicité
Buffet. Son père était marin sur les bateaux assurant la liaison
Le Havre-Hambourg.
En 1835, sa famille déménage au Havre, où son père l'établit comme commis chez l'imprimeur Joseph Morlent, puis chez le papetier Alphonse Lemasle. Il commença à travailler l'année suivante comme assistant dans une boutique de papetier-encadreur.
En 1844, alors âgé de 20 ans, Eugène Boudin fonde sa propre papeterie. Dans le cadre de son travail, il entra en contact avec des artistes des environs, notamment Constant Troyon, Eugène Isabey, Charles Baudelaire, etc. Eugène se mit alors à dessiner, puis à 22 ans, en 1846, encouragé par Jean-François Millet et Thomas Couture, il abandonna le monde du commerce et se lança dans une carrière artistique. Il suit des cours à l'école municipale de dessin du Havre et ne se consacre alors plus qu'à la peinture.
En 1850, grâce au soutien du journaliste Alphonse Karr ainsi que de Constantin Troyon et Thomas Couture, il reçoit du conseil municipal du Havre une bourse d'étude de 1 200 francs par an, afin d'aller étudier la peinture à Paris pendant trois ans. C'est ainsi que, le 30 juin 1851, il rejoint la capitale et étudie la peinture au sein de l'atelier d'Eugène Isabey ainsi qu'au Louvre où il s'inscrit comme élève copiste. Eugène Boudin y réalise des copies de peintures de maîtres pour quelques amateurs, ce qui lui permet d'approfondir son apprentissage.
Dès 1855, il adopte un rythme de vie particulier passant ses hivers à Paris et ses étés en Normandie à Honfleur, tout en séjournant régulièrement en Bretagne à Douarnenez, Tréboul et ses environs. À Portrieux, il peint les bateaux terre-neuvas
Boudin fait sa première exposition en 1857 à Paris et la même année il parvient à vendre une vingtaine de ses toiles à l'occasion d'une vente aux enchères au Havre.
Au cours de l'année 1859, le peintre alors âgé de 35 ans expose sa première toile au Salon à Paris : Un pardon à Saint-Anne-la-Palud. Il se fait remarquer pour ses atmosphères et ses pastels originaux, et reçoit conseils et hommages du poète Charles Baudelaire. Il se lie également d'amitié avec Gustave Courbet qui, ayant remarqué une peinture de Boudin chez un commerçant parisien, chercha à rencontrer son auteur. Il rencontre aussi le peintre hollandais Johan Barthold Jongkind et surtout Claude Monet qu'Eugène Boudin initiera à la peinture en plein-air.
Le 14 janvier 1863, Eugène Boudin se marie avec Marie-Anne Guédès, née le 17 avril 1835 à Ruzaden, village de la commune de Hanvec. En février de la même année, il s'installe à nouveau à Paris mais en septembre revient en Normandie à Trouville, à proximité de Courbet qui est à Deauville et de Monet et Jongkind qui résident à Honfleur. Il fait alors de fréquents séjours en Bretagne, résidant un temps dans le manoir en grande partie déjà ruiné de Kerhoan, dans la commune du Faou. Il profite de ses séjours bretons pour peindre des tableaux de la région comme Le port de Camaret, L'Hôpital-Camfrout, Vue de Douarnenez, l'Île Tristan, le matin, ...
Il rédige aussi en 1867 "Notes d'un voyage en Bretagne (1867)", texte publié en 1924 par le Mercure de France où il décrit la vie quotidienne dans la région de Hanvec, Le Faou, Rumengol à cette époque.
Après un cours séjour à Bruxelles fin 1870, il poursuit son travail de peintre de marine.
En 1874, il participe à la première exposition impressionniste, qui se tient à Paris dans les studios du photographe Félix Nadar. Par la suite, les expositions impressionnistes se tiendront dans les locaux du marchand d'art Paul Durand-Ruel.
À partir de cette date, il passera pour un des précurseurs de ce mouvement, bien qu'il ne se considérât jamais lui-même comme un grand innovateur. Sa réputation grandissante lui permit d'effectuer de nombreux voyages dans les années 1870. Il visita notamment les Flandres, les Pays-Bas, le sud de la France ainsi que l'Italie, où il découvre différents courants artistiques du XIXe siècle.
1875 Début de la crise du marché de lart, qui se poursuivra jusquau début des années 1880. Boudin ne vend pratiquement plus. Par économie, il limite ses voyages à des séjours en Normandie. 1881 Durand-Ruel lui achète son stock. Il reçoit la médaille de 3e classe pour son tableau exposé au Salon, « La Meuse, à Rotterdam ». Reprise des déplacements fréquents.
Il continue d'exposer à Paris et reçoit la médaille de la troisième place du Salon de 1881 avec son uvre La Meuse, à Rotterdam. En 1883 Inauguration des nouveaux locaux de Durand-Ruel avec une importante exposition duvres de Boudin ; les critiques favorables à lavant-garde se montrent élogieux. Succès croissant et début de reconnaissance. Il reçoit la médaille de 2e classe pour ses deux tableaux exposés au Salon, « L'Entrée » et « La Sortie ».
1884 LEtat achète « Marée basse », lun des deux tableaux du Salon, et le dépose au musée de Saint-Lô. Boudin prend possession de la maison quil vient de se faire construire, rue Oliffe, à Deauville.
En 1886, plusieurs de ses uvres apparaissent à la grande exposition impressionniste organisée à New York par Durand-Ruel. En 1886, LEtat achète « Un grain », lun des deux tableaux du Salon, et le dépose au musée de Morlaix. 1888 LEtat achète « Une corvette Russe dans le bassin de lEure ; - Le Havre », lun des deux tableaux exposés au Salon.
Il obtient ensuite la médaille d'or lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889 avec les deux toiles qu'il expose : Un coucher de soleil et Marine - Les Lamaneurs. La même année, son épouse décède le 24 mars. le peintre est désemparé. Invité par Antonin Proust à participer à lexposition universelle, il recevra une médaille dor. 1890 : Il délaisse le Salon des artistes français, où il exposait chaque année depuis 1861, pour rejoindre la Société nationale des Beaux-Arts, dissidente.
Malade, il s'installera en 1892 à Villefranche-sur-Mer, sur la côte d'Azur. La même année, Eugène Boudin est sacré chevalier de la Légion d'honneur par le peintre symboliste Pierre Puvis de Chavannes qui l'avait par ailleurs convaincu de rejoindre la société nationale des beaux-arts. Il entreprendra des voyages réguliers à Venise jusqu'en 1895 en quête d'inspirations.
En 1898 alors qu'il est à Paris et se sent défaillir il demande à mourir « face à la mer » et se fait transporter à Deauville. Il décède le 8 août au matin dans la villa Breloque au 8, rue Oliffe, et est enterré le 12 août au cimetière Saint-Vincent dans le quartier de Montmartre à Paris.
Au cours de sa vie, il aura peint près de 4 500 tableaux et laissé autant de dessins, pastels et aquarelles. C'est le musée des Beaux-Arts André Malraux du Havre qui possède la plus grande collection de tableaux de Boudin, avec 224 peintures dont de nombreuses esquisses et études, toutes exposées.L'importance du ciel et des effets atmosphériques dans ses peintures lui valut d'être surnommé le «roi des ciels» par le peintre français Camille Corot. Il attachait en effet une grande importance au soleil, aux nuages, au ciel et à leurs effets changeants sur le paysage en mouvement.