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Histoire de l'art

Le futurisme est un mouvement littéraire et artistique du début du XXe siècle qui rejette la tradition esthétique et exalte le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, les machines et la vitesse. Il constitue l'un des trois piliers des avant-gardes avec Le constructivisme en Russie et le mouvement Dada.

Le futurisme naît en France à l'initiative de l'écrivain italien Filippo Tommaso Marinetti qui publie son manifeste en première page du Figaro le 20 février 1909. L'auteur en appelle à un mouvement d'envergure contre l'art du passé, mais s'oppose par ailleurs au cubisme.

Auteurs de deux manifestes en 1910, les premiers peintres du mouvement, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Gino Severini, Luigi Russolo (1885-1947), empruntent à la technique divisionniste et au cubisme pour faire interférer formes, rythmes, couleurs et lumières afin d'exprimer une « sensation dynamique », une simultanéité des états d'âme et des structures multiples du monde visible.

Le futurisme prône l’amour de la vitesse (Luigi Russolo, Dynamisme d'une automobile, 1912-1913) et de la machine (exalte la beauté des voitures), ainsi que la nécessité de la violence pour débarrasser l’Italie du culte archéologique du passé. Marinetti est le seul à pousser ses idées jusqu’à se réclamer du social-darwinisme en exaltant la guerre "guerre comme seule hygiène du monde". Théoricien du "dynamisme plastique futuriste", Boccioni écarte les nouveaux média technologiques, tels le cinéma et la photographie. Il stigmatise les recherches du « photodynamisme futuriste » des frères Anton Giulio et Arturo Bragaglia, ainsi que le cinéma abstrait des frères Arnaldo Ginna et Bruno Corra, considèrant que la main de l’artiste est l’instrument le plus apte à transmettre l’élan vital qui nourrit le monde moderne.

Plus qu'un mouvement, le futurisme devient un art de vivre et une véritable révolution anthropologique. Il touche la peinture, la sculpture, la littérature, le cinéma, la photographie, le théâtre, la mise en scène, la musique, le bruitisme, l'architecture, la danse, la typographie, les moyens de communication, et même la politique, la cuisine ou la céramique qui sera consacrée dans le dernier des manifestes futuristes de 1939.

Russolo et Pratella, à travers une théorisation de la notion de bruit, font l'apologie du son. Le bruit est en premier lieu ingérable et échappe à toute classification (par exemple, le bruit d'une usine). C'est ainsi qu'il se différencie du son, de la musique. À présent, l'analyse du bruit ou plutôt des bruits permet de le maîtriser. Voilà pourquoi Russolo et Pratella ont commencé à faire un classement du bruit, à chercher ses caractéristiques (chose à laquelle personne n'avait pensé auparavant). Cette nouvelle approche du phénomène sonore fait son apparition dans L'Art des bruits (L'arte dei Rumori), manifeste contenu dans une lettre que Russolo adresse à Pratella en 1913. Cette analyse du bruit va être reprise par les Dadaïstes mais avec un point de vue différent : pas de notion d'agressivité ; puis ensuite au sein de la musique contemporaine par Edgar Varèse, Pierre Schaeffer et beaucoup d'autres créateurs, et enfin réintroduite dans la musique industrielle au début des années 1980 par Vivenza, musicien bruitiste, futuriste et neo-fasciste francais d'origine italienne .

La plupart des grandes œuvres associées au mouvement futuriste sont créées entre 1909 et 1915. Les théories de Boccioni inspirent les futuristes jusqu’à la fin de la Première guerre mondiale. Ensuite, les recherches futuristes sont poursuivies à travers « l’art mécanique » pendant les années vingt, puis à travers une véritable « aéro-esthétique » pendant les années trente.

S’agissant des rapports entre futurisme et fascisme, une vision simpliste encore très répandue consiste à réduire l’avant-garde italienne à un mouvement entièrement soumis au régime mussolinien. En fait, Giovanni Lista a réuni les textes théoriques des futuristes italiens qui se sont réclamé du marxisme, du socialisme et du communisme. L’adhésion au fascisme fut plutôt une sorte de compromis passé avec le régime par une partie des futuristes.

En 1967, Enzo Benedetto publie le manifeste Futurismo-oggi qui propose de passer à la troisième étape artistique du mouvement : "la première était la vitesse, la deuxième la course au ciel, la troisième sera la course à l'espace."

 

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