Editeur
: Bach Films, octobre 2007.Version : Originale Anglais sous-titrée Français
Son : Mono. 1h11. Supplément :
Deux amis qui se rendent à une partie de chasse prennent en stop un dangereux psychopathe. Cet homme, un tueur en série, fait d'eux ses otages et les oblige à franchir la frontière du Maxique pour échapper aux forces de l'ordre. |
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Le voyage de la peur est le seul film noir réalisé par une femme. Dans ce road movie macabre, Ida Lupino dresse le portrait de deux types d'homme. Dans le premier portrait, elle décrit Roy et Gilbert, deux hommes victimes d'une instance plus forte qu'eux. Tout au long du film ils ne vont pas tenter de s'échapper ou d'essayer d'élaborer un plan pour contrer le tueur en série. Ce n'est que vers la fin du film, c'est-à-dire le moment où les deux héros sentent leur fin approchée qu'ils commencent à se rebeller avec l'instinct de survie propre à chaque être humain. Avant que le tueur ne soit pris en stop par Roy et Gilbert, ces derniers ont une discussion à propos de la guerre. Roy dit à Gilbert que c'est la seconde fois qu'il quitte sa femme : la première fois c'était pour partir à la guerre. Les deux héros auquel est confronté le spectateur ne sont pas seulement des personnages ordinaires, se sont des personnages ayant vécu la seconde guerre mondiale et qui en sont ressortis quasiment indemnes hormis les séquelles du souvenirs. En 1953, la seconde guerre mondiale est terminée depuis huit ans déjà. Cependant ce sont bien les jeunes " vétérans " de cette guerre qui vont également voir les films. Pour qu'une identification puisse avoir lieu il faut que les personnages du film aient un semblant de ressemblance avec le spectateur .
De plus et contrairement à la présentation des deux héros,
Ida Lupino présente le personnage de Myers comme quelqu'un de
mystérieux, de fantastique puisque nous le voyons que dans le
noir tel une ombre errant seul dans le monde de la nuit. Les cadrages
utilisés accentuent ce côté puisqu'au début
du film il n'est filmé qu'en dessous de la ceinture voire seulement
les pieds. Lorsqu'il est pris en stop par Roy et Gilbert la première
chose que nous voyons de lui ce n'est que son revolver en gros plan.
Dans le plan d'après nous avons juste son visage qui est éclairé
comme si le personnage avait subit une mutilation d'un point de vue
corporel et que ce côté fantomatique prendrait tout son
sens lors de cette séquence. Myers ne quitte jamais son arme durant le film mis à part à la fin. Son arme est sa raison d'exister. Sans son arme il n'est rien, il n'existe plus. Car la seule chose que possède Myers c'est la liberté. Cette dernière il peut se permettre de la garder grâce à son revolver. Grâce à ce dernier, il maîtrise le monde qui l'entoure ainsi que les personnages. Il apparaît donc comme une sorte de metteur en scène dirigeant les personnages selon ses envies. Le fait que le personnages est une déficience à la paupière droite et que cette dernière ne se ferme jamais, ce qui veut dire qu'il a toujours l'il ouvert traduit bien le fait que Myers aura toujours un il ouvert sur les personnages qu'il dirige et qu'ils ne pourront faire ce qu'il veut. A la fin, quand Roy se bat avec lui et qu'il jette son arme à l'eau, Myers se fait immédiatement arrêté. Son revolver confisqué, il n'existe plus et sa liberté lui ait ôté.
Anthony Boscher le 09/11/2007
Bonus
A propos du film par Stéphane Bourgoin. Il revient sur l'univers anecdotique qui entoure le film puisque ce dernier est issu d'un sanglant fait divers qui s'est déroulé dans les années 1950 aux Etats-Unis. Il rappelle également que le film fut le seul film noir réalisé par une femme : Ida Lupino. Bourgoin revient aussi sur la carrière de la réalisatrice. Polar, cinéma éternel par Jean-Hugues Oppel, Stéphane Bourgoin, François Guérif et Nadine Monfils.Les différents auteurs donnent leur avis sur le film noir. Ils soulignent le fait que le film noir a toujours autant de succès et qu'il est intemporel. Le polar français par François Guérif. François Guérif revient sur les inspirations du film noir comme l'expressionnisme allemand mais également grâce au travail de chef opérateurs reconnus. Il revient aussi sur le film noir à la française qui est fort méconnu comme dans Fantômas ou dans la série Les vampires de Feuillade. Il trace un portrait rapide mais complet du film noir français à travers les époques. |
Bach-Films
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présente
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Le
voyage de la peur de Ida Lupino
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