Editeur : Carlotta-Films, avril 2007. (Nouveau Master Restauré - Format 1.33 respecté 4/3 N&B - 98 minutes - Version Originale sous-titrée Français restaurée Dolby Digital mono 1.0 et DTS mi-débit mono 1.0). DVD 2 : Suppléments :
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A Brentwood, une petite ville du New Jersey, deux tueurs à gages débarquent dans le seul but dabattre Pete Lunn, un ancien boxeur. Dans sa chambre dhôtel, ce dernier attend son heure et est tué froidement de plusieurs balles dans le corps. Lorsque James Reardon est désigné par la compagnie dassurances pour mener sa propre enquête, le passé et les secrets bien gardés de Pete ressurgissent Les Tueurs confirme limportance de Robert Siodmak dans lunivers du film noir. Largement imprégnée par le style expressionniste allemand, son esthétique révèle à elle seule toute une iconographie du genre. Autour dun scénario implacable adapté dune nouvelle dErnest Hemingway, Siodmak impose Burt Lancaster dans son premier rôle à lécran, offre à Ava Gardner son plus beau rôle de garce et démythifie de manière éblouissante le rêve américain. Hemingway / Siodmak (23 mn). De la nouvelle dHemingway au film noir de Siodmak, une étude de ladaptation des Tueurs par Marguerite Chabrol, enseignante de cinéma à luniversité Paris X. La nouvelle d'Hemingway a été publiée en 1927
dans le Scriber's magazine avant d'être reprise dans son premier
recueil de nouvelles, Hommes sans femmes, publié après
le succès de son premier roman, Le soleil se lève aussi.
Le boxeur Ole Anderson est l'idéal du héros masculin, stoïque et impassible, sportif et aventurier, un bloc droit qui s'oppose à la société qui renonce. Le thème de la solitude est surtout développée par Siodmak. Chez Hemingway, les héros après avoir été individualistes acceptent un engagement social. La nouvelle est facile à adapter car très dialoguée. Les dialogues constituent les trois quarts du texte. Le style est concis. Les saynètes théâtrales avec quelques indications. C'est un dialogue fait pour être joué avec ton et attitude avec des questionq rhétoriqueq qui n'appellent pas de réponse et sont plutot des provocations menant à l'action. Indications de la lumière omniprésentes : " dehors il commençait à faire sombre. La lueur du réverbère s'alluma derrière la vitre"..." Par la vitre, George les regarda passer sous le réverbère et traverser la rue"..." Dehors la lampe a arc brillait à travers les branches nues" L'nivers familier du diner s'oppose au drame qui s 'y joue. Forme ouverte dans le roman. Dans la nouvelle on n'assiste pas à la scène d'exécution. Suppression des allusions raciales et religieuses moi je vais dans la cuisine avec le nègre et le petit loustic dit l'un des tueurs alors c'était dans un couvent à youpins Dramatisation : Deux plans du pré-generique en course poursuite.
Nick Adams prévient Handerson après une course d'obstacles.
Le temps travaille l'espace, les deux tueurs encerclent le diner, la
profondeur de champs renforce l'effet de boite Points de vue. Pas de psychologie ou de voix intérieure. Plan subjectif l'amorce, des tueurs puis vue subjective. Nick Adams devant les tueurs devient le témoin privilégié. Plan de la porte vue par le boxeur alors que dans le roman ni point de vue ni attente. Ironie d'Hemingway disparaît, les dialogues entre les tueurs et toute cette enquête pour pas grand chose. La prime d'assurance sera réévaluée de quelques centimes." Avec leurs pardessus étroits et leurs melons, ils avaient l'air d'une paire de comiques de music-hall" Dans la nouvelle, on a un univers chaotique : la pendule ne donne pas l'heure, quiproquo lors de la scène avec logeuse qui ne mène nulle part. Siodmak se montre plus rationnel mais mécanique des enchaînements plus audacieuse : Transition mains quand il est tué, main à la morgue qui indique qu'il est boxeur puis mains qui explorent les objets Entretien avec Hervé Dumont (16 mn) Un retour sur la genèse, les thèmes et lesthétique des Tueurs par Hervé Dumont, Directeur de La Cinémathèque Suisse et auteur de lessai Robert Siodmak, Le maître du film noir. Don Siegel tournera A bout portant, remake des tueurs veiller
signe le scénario mais écrit par Huston, non crédité
car alors sous contrat avec la Warner. Le boxeur sans confession (15 mn) de lesthétique funèbre du film noir par Pierre Berthomieu, spécialiste du cinéma hollywoodien.
Les Tueurs dAndreï Tarkovski (1956, 19
mn) Les tueurs est le premier film de Tarkovski co-réalisé avec Alexander Gordon et Marika Beiku en 1956 lors de leur troisième année à l'institut national russe du cinéma (VGIK). L'ensemble des œuvres d'Ernest Hemingway venait d'être publié pour la première fois en Union soviétique et Tarkovski suggéra, pour leur court métrage d'école, d'adapter Les tueurs, selon lui : "Une histoire très tragique, d'une vérité particulièrement profonde ". VGIK approuva officiellement le projet, autorisant ainsi pour la première fois ses étudiants à réaliser un film à partir d'une oeuvre étrangère Ce film de dix-neuf minutes est découpé en trois scènes : la première et la dernière, qui se déroulent au café, furent tournées par Tarkovski, celle du milieu, dans la chambre d'Andersen par Gordon. |