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Editeur : Pelleas. Mars 2014. 20 €. Suppléments :
Deux inspectrices de la police des polices débarquent dans un commissariat de province pour enquêter sur la mort d’un indic d’origine algérienne. L’une tape, l’autre mate, tip top. Serge Bozon offre avec Tip Top un produit brut et peu aimable : personnages burlesques et peu sympathiques filmés de façon burlesque avec scènes de bagarres et de violence plus chorégraphiées que réalistes ; ruptures de ton entre vie publique et vie privée, entre régionalisme du Nord de la France et Algérie en proie aux émeutes et oppositions, hors de toute psychologie, entre personnages montés sur ressort et ceux intériorisant leurs émotions de façon mortifère. L'une tape et l'autre mate. On reconnait la méthode policière classique du duo où l'un observe gentiment pendant que l'autre pose brutalement les questions qui déstabilisent. C'est la méthode ou "le protocole" qui est ici mis en avant, poussé jusqu'à l'absurde, jusque dans le comportement privé des personnages. Les personnages masculins y jouent les clowns sur ressort, bondissant spontanément hors de leur boite. Robert Mendes revendique ainsi un professionnalisme à toute épreuve, le faisant accepter les coups pour protéger son indic, revenant sans cesse sur la butte, lieu du crime, ou sur la culture arabe qu'il maitrise avec autant d'obstination que d'approximations. Ainsi revient-il plusieurs fois à la lecture de Sommes nous sérieux dans notre pratique de l'islam ? et écorche-t-il jusqu'au non sens les mots usuels en les transformant en gros mots. Tout pareillement, le journalise de France 3, Nadal, est-il toujours prêt à bondir pour retrouver sa place dans le poste, et Gérald à frapper. A ces personnages toujours dans l'excès s'opposent les personnages mortifères, Virginie Benamar, Rozynski et le commissaire Bontemps, traités sur un mode psychologique plus conventionnel... ce qui n'est pas bon signe, pour eux !!! Comme tout film burlesque, Tip top doit gagner son pari à chaque séquence, rebondir à partir de ses cartes initiales sans compter sur la continuité psychologique qu'il a justement pour but de mettre à mal. Pourtant le décor improbable de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq peut-il servir de liant poétique avec son improbable plage du lac que dominent les grands ensembles, le petit pavillon des Benamar, la balançoire rouge au petit matin et le cadavre de Rozynski et sa nuque rouge sang oue ncore l'hôtel de ville où Sally mate dans sa chambre le beau voisin à la vaisselle. Il ya aussi le plan très bref duviolon posé sur le lit qui prouve l'excatitude du crit d'Esther : "Mon mari n'est pas boxeur, il joue du violon". Dans ce film plein d'énergie, les plans aussi sont toujours prêts à sortir de leur boîte comme les images des émeutes en Algérie voudraient bien sortir de la boîte télévisée de laquelle les observe Rozynski.
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Pelleas
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présente
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Tip Top
de Serge Bozon
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