Editeur : Bac Films. Août 2008.

Suppléments:

  • Pedro Amodovar, Une jeunesse espagnole (entretien avec Emmanuel Vincenot, historien du cinéma espagnol – 30’)
  • Carmen Maura, à l'école d'Almodovar (entretien avec Carmen Maura – 8’)
  • Bandes-annonce soriginales (vostf), galerie photos.

 

Pepi, jeune fille indépendante et moderne, vit seule dans son appartement de Madrid. Elle cultive de la marijuana sur son balcon, ce qui éveille l'attention de l'un de ses voisins, un policier, qui habite l'immeuble d'en face. Un beau matin, il vient perquisitionner. En échange de son silence, Pepi offre ses charmes au représentant de l'ordre, à la seule condition qu'il respecte sa virginité. Le policier ne la croit pas et la viole. Pepi veut sa vengeance.

 

Pedro Amodovar, Une jeunesse espagnole

Le film est tourné durant la période dite de transition, entre la mort de Franco en 1975 qui emporte la dictature avec lui et l'attente de la démocratie.

Almodovar vient de La Mancha, d'un milieu rural aux pesantes valeurs catholiques. Il cherche à s'extraire de ce milieu et poursuit ses études à Madrid à la fin des années 60. Il est embauché à la Telephonica. Il mène ainsi deux vies, l'une officielle d'employé dans une grande entreprise d'état. La nuit, il fréquente artistes et marginaux

Entre le début et la fin de la décennie le cinéma espagnol s'est écroulé, passant d'une centaine de film produits à une cinquantaine. En 1978, se lancer dans le cinéma relève de la folie ou de l'inconscience. Almodovar ne peut ainsi faire une école de cinéma. Elle a été fermée en 1974. Il commence en autodidacte avec une caméra super8. Il a un don pour le récit et la narration quel que soit le support : bande dessinée, roman photo contes ou nouvelles.

Salomé tourné en 78 problèmes de caméra, de point, éclairage son beaucoup de rire dans ces projections happening. Son frère sonorise le film tourné en muet.
Collabore à El vibora à Barcelone. Il rencontre Carmen Maura, sorte de star de l'underground et participe à sa troupe de théâtre, Los goliardos. Almodovar a le lien social très facile. Il rencontre des peintres, des illustrateurs dont Ceesepe qui fera les cartons d'intertitre de son film et des affiches pour lui, Javier Mariscal et d'autres groupes de rock : Alaska Y los pagamoides, radio futura.

C'est la movida, phénomène socioculturel sans gourou ni manifeste. C'est un phénomène jeune, urbain, iconoclaste, sans tabou prônant, sexe, drogue effervescence, jeunesse invention et liberté en réaction à la dictature. Almodovar
tourne le week-end. Il adaptate une histoire qu'il avait d'abord prévu pour un roman photo. Carmen Maura convainc Félix Rotaeta, qui joue le policer et son frère jumeau de mettre de l'argent. Il organise une collecte lors de ses soirées de projections. Le tournage prend un an et demi. Le film est projetté pour la première fois le 27 octobre 1980 à Madrid

Le film est certes un commentaire de son temps. Le policier qui s'emporte contre la démocratie est typique des nostalgiques du franquisme. Mais le film est surtout le reflet de son époque où tout est permis : relations sado-masochistes entre Lucie et son mari (Je me suis mariée avec un policier pour qu'il me maltraite… quelle erreur :il me traite comme sa mère) ou entre Bom et Luci (la premiere urine en gros plan sur la seconde) ou la drogue avec comme premier plan du film le plan de canabis sur le balcon de Pepi.

Almodovar y developpe ce qui sera une constante dans ses films à venir : les amiitiés et vies amoureuses féminines, le monde urbain, le mauvais goût kitsch, le collage : tenues, costumes. Tout mettre au même niveau, les films : Superman, fenêtre sur cour , la chatte sur un toit brûlant comme la zarzuela. Almodovar est un artiste postmoderne variante hispanique,de la branche ainée américaine.

 

 

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