Editeur : Les éditions Montparnasse, août 2009. Une pièce d'Alfred de Musset, mise en scène de Simon Eine captée par Roger Kahane en 1978. 1h53

Perdican, désormais docteur en droit, revient au château familial où il retrouve sa cousine Camille, de retour du couvent. Le Baron, père de Perdican, espère les marier mais dix ans se sont écoulés. Camille feint l'indifférence devant les avances de son cousin à qui elle déclare son intention de consacrer sa vie à Dieu. Dépité, Perdican courtise Rosette, la sœur de lait de Camille, qu'il prétend alors épouser. Lorsqu'elle découvre les véritables sentiments de Perdican, Rosette se suicide, laissant les amants seuls face à leur culpabilité.

" On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux mais on aime. " Musset

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Francis Huster (Perdican), Béatrice Agenin (Camille), Anne Petit-Lagrange (Rosette), Catherine Samie (Dame Pluche), François Chaumette (Maître Bridaine), Bernard Dheran (le Baron) ; Michel Etcheverry (le Chœur) ; René Arrieu (Maître Blazius), Jean-Paul Moulinot (le Paysan).

Amour et amour-propre s'affrontent, vérités et mensonges s'entremêlent, prenant au piège et pour témoin Rosette, jeune fille que Perdican, amer et dépité, prétend alors épouser. Victimes de leur inexpérience amoureuse, de leur éducation et de leur orgueil, leur passion tantôt exprimée, tantôt refoulée, ne pourra avoir qu'une issue fatale.

Cette comédie en trois actes et en prose publiée en 1834 dans La Revue des deux mondes est probablement la plus marquée par la vie intime de Musset, bouleversé par l'orageuse passion qu'il vient de vivre à Venise avec George Sand. Au titre, parfois réduit à Badine, s'adjoint le sous-titre Proverbe, genre théâtral mondain très en vogue dans les salons au XVIIIe siècle, qui avertit ici des dangers du langage léger et moqueur dit "badinage". En réaction aux grandes fresques du théâtre hugolien, Musset reprend ce genre tout en s'accordant la liberté de dilater et multiplier le temps et les lieux de l'action. Comme chez Shakespeare que Musset admire, le comique se mêle au tragique. La réalité vient aussi s'immiscer avec les célèbres mots de Sand adressés dans une lettre à Musset qui prennent chair dans la bouche du jeune Perdican (II, 5) : "J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé." "

Dans cette pièce, certaines scènes ne sont pas présentées dans leur intégralité en raison de leur adaptation pour une diffusion télévisée.

 

 
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