|
|||
Editeur : Carlotta-Films, juin 2009. Film : 1h57. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 20 euros. Supplément :
Nous sommes à Bel-Air, dans la luxueuse résidence de Charlie Castle, célèbre acteur de cinéma qui est à un tournant de sa carrière. Sa femme, Marion, est sur le point de le quitter, lui reprochant sa vie dissolue et sa faiblesse envers son producteur, le perfide et retors Stanley Hoff. Celui-ci survient précisément pour arracher à sa vedette la signature d'un contrat qui le lie à lui pour sept ans. |
|||
Film majeur sur Hollywood au cinéma comme le rappelle Marc Cerusuelo dans le bonus du DVD. Préface de Marc Cerusuelo
En 1954-55, Aldrich réalise coup sur coup, westerns (Bronco Apache, Vera Cruz), film criminel (En quatrième vitesse) et ce drame psychologique. D'après la pièce de Clifford Odets, c'est le premier des trois films d'Aldrich sur le cinéma avant Qu'est-il arrivé à Baby Jane sur deux stars oubliées de Hollywood et Le démon des femmes en 1968. Le film fait intervenir commère, producteur, réalisateur et acteurs. La commère a 18 millions de lecteurs et se comporte en fasciste avec ce mot d'ordre qui justifie pour elle l'interpénétration entre vie publique et vie privée : "cette ville doit rester propre". C'est, pour elle, une erreur de reprendre un condamné même s'il a payé sa dette en allant en prison. Rod Steiger est la caricature du producteur hollywoodien. Il pourrait évoquer Harry Cone, le patron de la Columbia, le plus méchant et vulgaire des producteurs. Mais l'on n'a pas ici dans une vue documentaire sur Hollywood. C'est une charge violente qui s'éloigne du réalisme pour un pessimisme noir. La pièce s'inscrit dans l'après Popular front des années 30 de l'ère Roosevelt. Eisenhower et le conflit coréen ont assombri les idéaux de Marion et Charles Castle. "Santé, travail, steak et bons scénarios" sont devenus les crédos de celui-ci. Le générique avait déjà prévenu "Charlie Castle, métier : star, son problème : la survie". Marion cite tous les cinéastes importants d'alors : "Stevens, Mankiewicz, Kazan, Huston, Wyler, Wilder, Stanley Kramer, jamais Stanley Hoffe". Elle constateamère "Il y aura toujours un homme qui mènera les autres au mépris de l'honnêteté et de la dignité". La fiction repose sur un cadavre dans le placard : le coupable est protégé pour des raisons liées au système. Charlie est tenu par un incident et Hoff lui dit nettement : "tu signes ou tu vas en taule". Et Nat ne pourra que constater : " Il n'y a pas torture plus raffinée que l'homme qui a brisé ses rêves mais ne peut les oublier." Jack Palence, d'habitude le méchant, est ici une victime. "Je travaille dans le cinéma, je ne peux m'offrir ta franchise" dit-il à sa femme et il se compare volontiers à un vieux clown, attendant seulement de faire son tour de piste.
|
présente
|
||
Le
grand couteau de Robert Aldrich
|