Editeur : Montparnasse, mars 2013. Version Française et Version Originale russe sous titrée français. 17 €. Suppléments
En 1922, la citoyenne Vavilova, commissaire politique dune unité de larmée rouge, doit laisser son poste pour cause de maternité. Elle est accueillie dans un village ukrainien par la famille nombreuse dun artisan juif. Personnage froid et autoritaire, la commissaire va découvrir les joies de la maternité et de la vie de famille. Mais le sens du devoir reprend vite le dessus, elle décide de retourner aux dures réalités de la vie militaire et confie la garde de son enfant à ses nouveaux amis... Unique
film du réalisateur russe Alexandre Askoldov, La
Commissaire est jugé lors de sa première projection
comme étant pro-sioniste. À travers lhistoire dune
militaire froide et autoritaire, qui va retrouver un semblant dhumanisme
au contact dune famille juive, il dénonce surtout la violence
du pouvoir soviétique durant la guerre civile russe qui suit
la révolution dOctobre 1917. Cela vaut à Askoldov
dêtre exclu du Parti Communiste et de se voir retirer son
brevet de cinéaste. Il nest depuis pas repassé derrière
une caméra.
Entretien avec Alexandre Askoldov Réalisateur
(40 min)
Un long entretien avec le réalisateur de La Commissaire. Il revient sur son enfance, et la mort de son père fusillé par Staline, à lorigine de son engagement contre le pouvoir soviétique. Il raconte longuement lhistoire de son film, de la censure appliquée dès la première diffusion en 1967, à son discours en 1987 au Festival du film de Moscou, qui aurait conduit Gabriel García Márquez à demander à Mikhaïl Gorbatchev de lever linterdiction. Il explique aussi sa fierté de voir son uvre diffusée aujourdhui dans le monde entier. "on histoire, celle de La Commissaire, tient entre deux dates
: 1967-1987. Ma vie, cest le trait dunion entre les deux.
Diplômé de lÉcole de Cinéma de Moscou,
jai voulu raconter les mauvais traitements, le véritable
génocide que la révolution naissante a infligé
aux juifs dUkraine plus de quinze ans avant Hitler. Fou que jétais
! Jai bien senti que le scénario gênait, mais je
croyais mes compatriotes plus aptes à lautocritique quils
ne prétendaient lêtre. Je ne voulais ni provoquer
ni épater, mais javais mon credo moral déjà
prêt. Je sentais, sans vouloir fantasmer, que jallais à
rebours de tout lenseignement de lépoque. La Commissaire
terminée na eu quune projection, une seule, à
lissue de laquelle on a incriminé lauteur de tous
les péchés de la Russie. Jai protesté. On
est venu chercher les bobines du film. Par la suite, on a dit à
ma femme quelles avaient été brûlées.
Jai écrit à Souslov. Cétait léminence
grise de la doctrine socialiste. "La destruction dune uvre
dart, disait ma lettre, est une action barbare qui na pas
de sens, et qui évoque la destruction des livres à Nuremberg
par un régime odieux." A partir de ce moment, le travail
pour moi sest fait rare. Heureusement, je ne suis pas trop maladroit
pour faire des meubles de mes mains. Jai survécu. Aujourdhui,
à Moscou, avoir eu un film au placard est presque un élément
du snobisme. Beaucoup de metteurs en scène se, fabriquent, à
peu de frais, une légende de persécuté. Moi, je
suis la légende. Jai vu, de mes yeux, le placard aux uvres
interdites. Et ce ne sont pas, des bobines de films mais des âmes
qui y pourrissent..."
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présentent
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La
Commissaire d'Alexandre Askoldov
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