Editeur : Carlotta-Films, juillet 2008. Nouveaux masters restaurés, versions originales, sous-titres français. DVD1 : No Room for the Groom. DVD2 : Qui donc a vu ma belle ? Suppléments:
No room for the groom : Alors qu’il vient juste d’être appelé sous les drapeaux, Alvah s’enfuit à Las Vegas en compagnie de sa petite amie Lee pour se marier en secret. À peine installé à l’hôtel, Alvah est atteint de la varicelle et conduit tout droit à l’hôpital. Privé de sa nuit de noces puis soigné, il embarque pour la Corée. De retour, persuadé de pouvoir rattraper le temps perdu, Qui donc a vu ma belle ? Samuel G. Fulton avait, dans sa jeunesse, proposé le mariage à une jeune fille prénommée Millicent. Mais celle-ci avait refusé. Quarante ans plus tard, et après être devenu milliardaire, il pense à ce qu’il serait devenu si cette dernière avait accepté et décide de léguer la totalité de sa richesse à la famille de Millicent – désormais décédée – pour la remercier de son refus. Le vieil homme part pour Hilverton afin d’observer la famille. |
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Pour Pierre Berthomieu Qui donc a vu ma belle ? (1952), Meet me at the fair (1952), Take me to town (1953), comédies rurales et conjugales, forment une trilogie sur l'Amérique provinciale à laquelle on peut ajouter d'autres comédies sur le couple comme The lady pays off (1951), Week-end with father (1951) No room for the groom (1952), Week end for father et Sligthy french (1949) sur le milieu du spectacle. Les films comiques de Sirk complètent son tableau de l'Amérique que dessineront bientôt en majeur ses mélodrames. Douglas Sirk revendique pleinement ces comédies : "On me permettait au moins de travailler sur les textes. Il fallait que je suive les règles, que j'évite les expérimentations, que je fasse des happy-end mais La Universal n'est jamais intervenue ni sur le travail à la caméra ni sur mon montage". Ce qui est évidemment fondamental pour ce cinéaste qui, selon ses mots, exprime ses vues au travers de ses éclairages et des angles de sa caméra.
Les films de Sirk mélangent questions familiales et questions financières où la famille gentille devient infernale, où la vénalité transforme en rapace la majorité des membres de la famille. dans Qui donc a vu ma belle ? comme dans No room for the groom, Sirk oppose les innocents et les bourgeois. Ces films avec leur finesse comique partagent la sensibilité lumineuse de Tout ce que le ciel permet. Légèreté et comique se mêlent dans No
room for the groom : couloirs, chambres et cuisine sont progressivement
envahis par la belle-famille toujours plus nombreuse et empêche
l'intimité du couple. On est loin ici des mélodrames furieux
où se combinent frustration et autodestruction et sans doute
plus proche des mélodrames intimes où la parole est feutrée.
La richesse factice et hypocrite, la douceur du style aplanie en surface
cette aigreur de vue mais, en fait, elle l'accentue quand ce style tranquille
s'applique à des émotions dont elle emprisonne la violence
et empêche la libération telle la séquence de la
parade dans Tout
ce que le ciel permet. Sirk a le goût des miroirs et des reflets, des espaces profonds et des compositions fragmentées. Le cinéma romanesque a de toute façon la passion du miroir. Par ses reflets, Sirk suggère quantité de prolongements possibles : il insinue la dualité d'un personnage et rend évanescente et fuyante telle scène dont il préfère le reflet à la version réelle. Les spectaculaires découvertes à la grue révèlent son talent classique d'organisateur de l'espace. L'encadrement, la géométrie des décors guide inconsciemment le regard. Que sont donc ces maisons et magasins qui ne se traduisent qu'en obstacles ? Que sont ces images dont les sujets se dérobent derrière des obstacles et dont les thèmes visuels sont eux même des reflets ou des visions ? Piper Laurie et Gigi Perreau évoquent le tournage
du film
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