Editeur : Mandragore films, décembre 2010. 12 € |
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14 courts-métrages (Sous-titres Français et Anglais) Suppléments (différents selon les courts-métrages) :
Après Paris vu par, Paris vu par.. vingt ans après , Paris je t'aime, A propos de Nice.. la suite, Tokyo ou New-York I love you, c'est au tour de la ville de Caen d'entrer dans la danse des films collectifs réunis autour d'une unité de lieu. Sans doute parce que les quatorze réalisateurs sont tous caennais ne se sont-ils pas sentis obligés de parcourir les lieux emblématiques de la ville. On ne retrouvera ceux-ci que sur les maquettes du dessin animé de Katasrophique monsteuuurs. On voit toutefois la place du palais de justice dans Grind qui se garde de montrer l'hôtel de ville pour s'engager juste avant le long des murailles romaines. Froide rue explore la célèbre rue froide du centre-ville. Le veilleur se promène sur le campus de la faculté, J'ai plus de batterie retrouve le quartier de la gare et Lumières du soir celui du quartier sainte Thérèse autour du cinéma Lux. Rendez-vous au nouveau monde tire profit de la poésie des zones industrielles et Petite discussion d'outre-tombe de celle du cimetière des quatre saisons. Les banlieusards transfigure le quartier du chemin vert. La série des quatorze films se conclut toutefois par le spirituel Caen vue du ciel qui montre fort bien la situation de la ville, proche de la mer à laquelle elle est reliée par un canal et un fleuve. Périphérique proximité avec la campagne sont aussi des atouts utilisés avec humour par son auteur Quatorze films, quatorze auteurs, c'est sans doute difficile à dire. Il faudra voir les prochaines réalisations de chacun d'eux pour savoir si leur regard sur le monde s'y retrouve. Pour sept d'entre eux, le projet formel est premier avec une grande réussite pour l'aborder de manière originale, le redoubler d'un autre genre ou le lester d'une chute qui nous amène à le revoir différemment. Quatre films jouent sur une atmosphère poétique qu'ils tentent de maintenir sur la durée. Trois réalisateurs enfin font confiance au réalisme pour porter leur sensibilité.
Sur ces sept films, quatre se référent explicitement à une forme canonique du cinéma ; CSI Caen à la série des experts, Grind au film d'horreur, Lumières du soir au film noir et Katasrophique monsteuuurs au film d'animation de science-fiction. Chacun d'eux toutefois jouent de leur genre initial pour proposer un angle original. Rendez-vous au nouveau monde impose une esthétique formaliste (perspective du pont, scope, étirement du temps) mais pour mieux s'en défaire dans sa chute, le hors champ du paquet. Pour les trois premiers complices, celui qu'ils ne voient pas s'en tire toujours le mieux alors que celui d'en dessous (le plus pauvre, le plus exclu) trime, se cogne et s'enferme. Sans doute la plus belle chute, celle à la Maupassant qui oblige à revoir le film pour le découvrir autrement. Caen vue du ciel avec sa voix off au ton original, amusant et séduisant, réussit avec de simples images, prises sur googlemap mais forts bien retravaillées, à captiver de la première à la dernière image. Les premières images de Banlieusards, qui détaillent le corps s'habillant de la jeune dessinatrice, indiquent qu'il s'agira ici avant tout d'exacerber la sensualité de celle-ci. Le curieux objet qu'elle trouve, la lumière blanche qu'il dégage en font un objet sexuel aussi bizarre que manifeste. Le film se termine dans un délire burtonien de sensualité violente.
Froide rue propose un message humaniste des plus simples, l'attention aux voisins avec un programme formaliste très chargé dont il peine à se dégager. J'ai plus de batterie boucle son projet sur la batterie retrouvée mais réussit son programme narratif assez risqué. L'atmosphère show-biz de bazar allège un thème difficile, celui des relations renouées entre un fils et son père trop longtemps absent. Le parcours du Veilleur, jeune homme épuisé et manipulé qui au bout de son parcours exténuant retrouve le grille-pain de la liberté (si si !!) mise sur le contraste entre la lourdeur du corps, sa saleté et la légèreté toujours nécessaire de l'esprit.
Avec : Carlos Gomez, Jean-Luc Chemin, Pierre-Emmanuel
Le Brun. 0h15. Dans ce Rendez-vous du nouveau monde, il sera question d'un rendez-vous raté, pas tant que le paquet ne tombe pas au bon endroit mais parce que les hommes de l'ambulance, ayant fait ce qu'ils estiment être le plus important, s'imagineront, qu'en bas, leur complice n'a rien à faire. Barbelés, cailloux et finalement peut-être encerclement carcéral auront raison de lui. Sous ses aspects formalistes une métaphore des relations humaines déshumanisantes et mercantiles du futur. Avec : Timo Torikka (François), Sarah Lagarrigue-Courval
(Lilou). 0h14. Hésite entre le traitement social de son sujet et une distanciation "arty"" introduite par une Lilou vidéaste, un père libraire, un mort qui fut cinéaste dont on voit un court court-métrage, une visite au projectionniste du Lux et la chanteuse des rues. Du coup, la chute parait aussi un peu fabriquée à l'image du "jeu de mot" de son titre qui voudrait que l'aspect artiste de la rue froide empêcherait-il tout vrai rapport humain de s'y créer. Avec : Virgil Guguen, Justine Haelters, Marc Antoine
Vaugeois. 0h13. L'atmosphère de folie douce est constante. Un peu long pour juste maintenir une atmosphère. Avec : Gérard Picot (Le chef), Marie-Christine Kerpedron
(Catherine). 0h10. Personnages et esthétique pastichent avec soin la série. Un second degré introduit par la désinvolture soigneusement irresponsable du chef. Une jolie fin un peu inquiétante. Avec : Augustin Hauville (Arthur), Sorana Dobré
(Lucie), Philippe Daurios (Jeff). 0h16. Retrouvailles familiales douces-amères dans le quartier de la gare. Avec : Philippe Houssin (L'homme), Ensemble Vocal Arpador
(Voix). 0h09. La bande son n'est hélas pas à la hauteur de l'image. Avec : Nicolas Combrun (Lucas), Célestine Roland (Sarah).
0h14. Le veilleur est jeune homme épuisé et manipulé qui, au bout de son parcours exténuant, retrouve le grille-pain de la liberté. Le film mise sur le contraste entre la lourdeur du corps, sa saleté et la légèreté toujours nécessaire de l'esprit. Avec : Marine Broussaud, Thomas Canevet (Boris), Juliette
Ceintre. 0h08. Les premières images qui détaillent le corps s'habillant de la jeune dessinatrice indiquent qu'il s'agira ici avant tout d'exacerber la sensualité de celle-ci. Le curieux objet qu'elle trouve, la lumière blanche qu'il dégage en font un objet sexuel aussi bizarre que manifeste. Le film se termine dans un délire burtonien de sensualité violente. Avec : Quentin Lecoeur, Yohann Allex, Benjamin Lavielle, Alice Pecout. 0h11.Deux fêtards au petit matin trouvent dans une poubelle un skateboard. L'un s'en saisi et se tue sur le bord d'un trottoir. Un jeune homme dans une mansarde, sa voisine le regarde. Près du palais de justice un passant ramasse la planche et descend jusqu'à l'hippodrome de la prairie. Sous le passage souterrain, la planche le tue. Elle file vers la mairie, tourne vers le centre chorographique. Dans la mansarde le jeune homme applique des pansements sur ses blessures. Il sort et jette un sac ensanglanté. Pendant qu'il parcourt un champ, sa voisine rentre chez lui et découvre les pansements et un livre animé sanglant "Désobéissance man". Le jeune homme ramasse des fragments de corps mutilés dans le champ. Le skateboard file vers le terrain de skate de la ville alors que deux garçons y arrivent. Le soir, Le skateboard s'approche de jeune gens qui déménagent. Il écrase une jeune fille avec la machine à laver qu'elle avait posé sur lui Les deux jeunes garçons du terrain de skate sont morts. Le jeune homme transformé en loup-garou dévore des cadavres. Pou lui, Le skateboard sort ses couteaux secrets, le feu, et le décapite avant de foncer chercher d'autres victimes... Très marqué par le Trouble Every day de Claire Denis le film développe une poésie inquiétante formellement splendide avec notamment une image rouge sang de l'Orne. Avec : Solveig Robbe, Pascal Dickens, Fabienne Beaugrand,
Noémie Moutel. 0h03.
Avec : Martin Legros (Charles), Emilie Horcholle (Virginia),
Saâlla Kitar (Cléomène). 0h11. Associer les fous au surréalisme est un peu convenu. Avec : Bob Sanzey (Paul), Cléa Michelini (Catherine), Romuald Duval
(Louis), Anne Biger (La maîtresse) François Morel. 0h14. Vincent Ducard reprend les grandes figures du cinéma noir traditionnel où les personnages se confondent avec les personnages des films qu'ils regardent pour un romanesque que transfigurent néons, couloirs de cinéma, et fauteuils rouges de la salle. Ducard plonge alors vers le fantastique sans chercher à tromper sur l'étrangeté de la situation : flou des images, affiche de Rêves de Kurosawa. L'hommage au film noir à la française (plus Franju que Grangier) mâtiné d'élégance italienne et de clichés américains (chapeau, imper) se redouble ainsi d'une histoire en abîme qui fait parfois penser à David Lynch. 13- Katastrofique monsteuuurs
de Anthony Gandais et Maxence Debacker. (0h06) Des monstres géants attaquent Caen ! Les habitants-fromages vont devoir se méfier du monstre-pâte à modeler qui écrase tout. Mais, alors que la ville semble perdue, la résistance s'organise... Les monuments historiques en carton-photos en prennent un coup sous les doigts habiles de petits génies de l'animation caennaise. Godzilla n'a qu'à bien se tenir ! Jeu de massacre, cruauté joyeuse à écraser les petits camenberts normands. Christian, reporter de l'extrême, a décidé de faire un reportage sur une ville mais vue du ciel parce que c'est plus pratique pour tout voir. Comme il n'a pas d'hélicoptère, il le fait grâce à Google sur internet. Caen permet de conjuguer la beauté pure de la nature avec les avantages de la vie en ville. Les parkings sont bondés pour laisser des espaces verts. Soudain, Christian repère une faille spatio-temporelle, quelque chose tenterait-il de sortir de terre ? N'est-ce pas un oeil géant, des oreille, nez, bouche, et slips gigantesques. Certains fuient d'autre tentent de communiquer.. avant de se rendre compte que secs géants c'est les humains qui les avaient fabriqués Voix off au ton original, amusant et séduisant. Une réussite de la première à la dernière image.
Jean-Luc Lacuve le 21/02/2011.
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Radar Normandie et Mandragore
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